lundi 22 juin 2009

Pour la Presence d’AFRICOM en RD Congo

 

General William Ward, Commandant d'AFRICOM Les Etats-Unis viennent de relancer la cooperation militaire avec la Republique Democratique du Congo. Certains pensent que c’est un pas vers l’installation du siege d’AFRICOM, le Commendement Africain du Department de la Defense americaine. Le siege actuel est en Allemagne en attendant de trouver un pays Africain.

Nombreux sont les Congolais qui sont critiques d’un Commendement militaire americain en Afrique. Cependant, quoi qu’il arrive, il me semble que ce commandement finira par s’installer. Deja des pays comme le Rwanda auraient exprimes le desir d’acceuillir les “boys” sur leur sol. Mais apparemment le Rwanda n’offre pas les conditions strategiques necessaires pour l’installation du commandement americain.

Recemment le President Kabila avait declare qu’il n’etait pas question d’une base militaire americaine en RDC. A mon avis, je pense que le realisme suggere que les Congolais beneficiairaient d’une base americaine sur leur sol.

Souvenez-vous que Mobutu avait reussi 3 decenies de stabilite a cause de sa diplomatie de la guerre froide et entre autres la presence americaine sur la Base de Kamina au Katanga. Une base americaine au Congo signifierait que des aventuriers de tout bord ne viendraient pas tuer et voler au Congo.

Certains evoquent un probleme de souverainete. Je leur dirait que la RDC n’est pas plus souveraine que l’Allemagne et le Japon qui abritent des grandes bases militaires americaines a l’exterieur des USA. Ces bases sont plutot sources de revenus.

Il est plutot question d’un protocole d’accord qui guarantisse la souverainete et les interets economiques des Congolais.

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Pour une analyse differente, lisez cet article du Le Potentiel paru a Kinshasa le 22 Juin 2009.

Thom Turi-Hano.

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Accords militaires avec la Belgique, les Etats-Unis…

Réforme des FARDC : les leçons du passé

Par  Le Potentiel

Le gouvernement congolais a-t-il répondu à la main tendue de l’AFRICOM (Commandement militaire des Etats Unis pour l’Afrique) ? Si l’on peut se permettre certaines réserves pour ne pas répondre encore affirmativement à cette interrogation, il y a lieu de retenir que les Etats-Unis et la RDC ont décidé de relancer leur coopération militaire. Dès cette semaine, il sera question de procéder à la mise en place de la « Force de réaction rapide ». Après la Belgique, c’est le tour des Etats-Unis de mettre la main à la pâte dans le cadre de la restructuration des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Mais il faut tirer les leçons du passé pour une vraie politique de défense.

Les Etats-Unis et la République démocratique du Congo, ont procédé, vendredi à Kinshasa, à la signature d’un accord militaire. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, d’une part, et le chargé d’Affaires des Etats-Unis, Sam Brock, d’autre part, se sont félicités de la relance de la coopération militaire entre les deux pays qui, par le passé, se sont manifestés positivement dans ce secteur pour doter la RDC, alors Zaïre, d’une force militaire dissuasive.

Cet accord militaire qui sera effectif à partir de cette semaine consiste à mettre en place une « Force de réaction rapide ». Les experts militaires américains seront à pied d’oeuvre à partir de cette semaine et dispenseront des cours au Centre supérieur militaire de Kinshasa avant d’en faire autant à Kisangani.

Il revient à dire que 48 heures après la signature du même genre intervenue à Bruxelles entre les ministres belge et congolais de la Défense, c’est maintenant le tour des Etats-Unis. Il est question, comme il a été souligné à Bruxelles, de former 12 bataillons qui constitueront la « Force de réaction rapide des FARDC ». La Belgique est déjà à pied d’œuvre à Kananga et ce noyau militaire sera transféré à Kindu, au Maniema.

L’OMBRE DE L’AFRICOM

Pour des observateurs avertis, cette relance de la coopération militaire entre les Etats-Unis et la République démocratique du Congo n’est rien d’autre que la réponse affirmative de Kinshasa à la disponibilité de l’AFRICOM, Commandement militaire de Etats-Unis pour l’Afrique, de doter la RDC d’une armée professionnelle, performante et dissuasive. A ce sujet, le général William E. Ward avait séjourné à Kinshasa dans le but de s’entretenir avec les responsables politiques et militaires congolais de cette opportunité au regard des faits qui ont émaillé ces derniers temps la situation sécuritaire en RDC et dans la région de l’Afrique des Grands Lacs. Auparavant, l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa avait déclaré qu’il était prêt à discuter de la question avec les responsables militaires de l’AFRICOM dont le quartier général est installé à Stuttgart, en Allemagne. Au besoin, présenter les besoins militaires de la RDC pour appréciation.

Ouvrons une parenthèse pour relever que le quartier général de l’AFRICOM est encore en Allemagne. Certainement, en attendant qu’un pays africain offre des possibilités stratégiques qui répondent aux exigences d’une telle mission dès lors qu’une telle éventualité avait déjà été évoquée dès le départ.

Au regard de tout ceci, c’est comme si les choses se sont accélérées pour aboutir à la signature de l’accord de vendredi dernier.

CONSEIL « MILITAIRE » A BUJUMBURA

Une semaine avant les signatures des accords militaires tant à Bruxelles qu’à Kinshasa, respectivement avec la Belgique et les Etats-Unis, une rencontre militaire de haut rang s’est tenue à Bujumbura, capitale du Burundi. Les responsables politiques et militaires des pays concernés étaient sur place. Il s’est agi de ceux du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya, des Iles Comores et Maurice, des Seychelles et de la Somalie.

Officiellement, il était question de la mise sur pied de la « Brigade sous-régionale d’intervention rapide, EASTBRIGACOM ». Ces pays répondraient ainsi à une résolution de l’Union africaine qui se propose de disposer en 2010 d’une « Force africaine » de 25.000 hommes. Chaque sous - région devra fournir au moins 5.000 hommes. Il s’agit de l’Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Est, du Sud et du Centre. C’est dans ce cadre que les pays de l’Afrique de l’Est se sont retrouvés à Bujumbura pour évaluer cette possibilité. Mais la Tanzanie, le Soudan et l’ Erythrée qui font partie de l’Est n’avaient pas répondu à ce rendez-vous. L’absence de la Tanzanie s’expliquerait par le fait que ce pays est pour la « non violence » ; l’ Erythrée ne souhaite pas pour l’instant s’asseoir sur la même table que l’Ethiopie tandis que le Soudan est encore trop pris par l’Affaire El-Béchir. Le feront-ils après ? Possible. Toujours est-il que les représentants des pays qui ont été présents ont soutenu cette initiative des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est, avec comme président en exercice Paul Kagame, président du Rwanda.

Fait intéressant à souligner : les pays bailleurs de fonds se sont déjà manifestés afin de soutenir cette démarche. Il s’agit de la Grande Bretagne, des Pays Bas, du Danemark, de la Norvège, des Etats-Unis et de la France. Du côté des organisations non gouvernementales, on a noté la présence de OCHA (chargé des réfugiés) ; Horn of Africa, GTZ et Institue of Securty Studies. Il y a là l’odeur de la « guerre froide ». Cette fois dans la tendance à « gêner » la poussée chinoise en Afrique.

STRATEGIE DE SECURITE NATIONALE ET POLITIQUE DE DEFENSE

Comme on peut le constater, les questions sécuritaires intéressent de plus en plus plusieurs nations. Ajouter à cela les enjeux régionaux et internationaux. Nombreuses sont les organisations internationales qui adhèrent aux objectifs de l’AFRICOM qui consistent à mettre en place « une armée africaine » pour des missions d’interposition et d’imposition de paix. Aussi, l’AFRICOM s’est-il engagé à former les « casques bleus africains ». Or, à l’image d’une équipe nationale de football, cette armée africaine est tributaire des armées nationales qui doivent disposer des « forces combattantes d’élite » pour répondre aux attentes de cette mission. Les pays de l’Afrique de l’Ouest l’ont déjà compris avec l’ ECOMOG. Ceux du Sud sont très avancés dans le cadre de la SADC avec l’Afrique du sud en tête. Les pays de l’Afrique de l’Est ont décidé d’en faire autant avec la réunion de Bujumbura après les rencontres de Nairobi, Dar es-Salaam et Kampala. L’Afrique centrale se cherche encore dans le cadre de la CEEAC, et la13è session de Brazzaville visait justement à jeter les bases d’un espace de paix et de sécurité dans la sous-région. Ce sont ces deux thèmes qui ont dominé les travaux préparatoires de Kinshasa en prévision du 14ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, CEEAC.

De ce qui précède, et compte tenu des plans de déstabilisation que la RDC subie, il convient de réagir en vue de répondre également aux préoccupations de l’Union africaine. La restructuration des FARDC s’impose, une fois de plus, comme priorité des priorités.

Les accords militaires qui viennent d’être signés avec la Belgique et les Etats-Unis, lesquels seront certainement suivis par d’autres partenaires, doivent s’inscrire dans le contexte d’une nouvelle approche de paix et de sécurité. Mieux, aboutir à une stratégie de sécurité nationale et élaborer une bonne politique de défense au regard des priorités économiques, politiques et sociales.

Que l’on tire des leçons de ces efforts significatifs du passé, mais qui se sont effondrés comme un château de cartes une fois le régime Mobutu a été défait. Cette stratégie de sécurité ne doit nullement s’articuler autour d’une personne ou d’un régime, mais s’inscrire dans la logique de la sécurité nationale pour que l’armée soit le vrai symbole de l’unité nationale et le socle des institutions républicaines. Et d’une meilleure politique de défense qui sorte des sentiers battus en prenant en compte les ambitions et les objectifs de la Nation congolaise.

Aussi, serait-il intéressant d’envisager la convocation d’un « Débat national » qui réunirait toutes les sensibilités politiques, économiques et sociales du pays, sans oublier, bien sûr, les experts militaires congolais. Le mérite de cette initiative est d’éviter que tout s’effondre avec la fin de la coopération bilatérale ou en cas de rupture des relations diplomatiques. Bien plus, l’armée est un « corps ». Elle doit résister à l’usure de temps et de régimes.

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