samedi 27 octobre 2007

Témoignage de Jean-Pierre Mugabe sur l'assassinat du président Habyarimana

Témoignage de Jean-Pierre Mugabe sur l'assassinat du président Habyarimana

Date: Tue, 25 Apr 2000

The International Strategic Studies Association
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DECLARATION SUR L’ATTENTAT CONTRE L’AVION DANS LEQUEL LES PRESIDENTS HABYALIMANA DU RWANDA ET NTARYAMIRA DU BURUNDI TROUVERENT LA MORT LE 06 AVRIL 1994.

DESTINATAIRES :
Tous les Rwandais, l’ONU, l’OUA, Tribunal Pénal International ;
Pays : Tanzanie, Ouganda, Burundi, Belgique, France, Hollande , RFA, Royaume-Uni, Etats-Unis d’Amérique, Canada;
Organisations de Défense des droits de l’homme ;
Presse et média

TEMOIN : MUGABE JEAN-PIERRE
Ancien Directeur du Journal LE TRIBUN DU PEUPLE ;
Ancien officier de renseignement au Bureau G2 de la Gendarmerie Nationale (APR) ;
Détective expert diplômé(Belgique);
Actuellement Consultant et Chercheur Associé de l’ISSA ( International Strategic Studies Association), à Washington D.C, USA.

LES PLANIFICATEURS DE L’ATTENTAT CONTRE L’AVION PRESIDENTIEL

GENERAL-MAJOR PAUL KAGAME
Général-Major Paul KAGAME, fils de Rutagambwa et de Siteriya, originaire de Gitisi na Nyamagana près de Ruhango (Gitarama). Il a fait ses études primaires en Ouganda, suivies de quatre ans d’études secondaires à Ntare-School à Mbarara ( Ouganda).
Il a été Major au sein de la National Resistance Army (NRA) avec les fonctions d’adjoint au Chef du service de renseignement ougandais. Il a été vice-président du Front Patriotique Rwandais (FPR) et Commandant en chef de l’Armée Patriotique Rwandaise (APR). Il a été Vice-Président du Rwanda, également Ministre de la défense pour devenir récemment Président de la République.

COLONEL JAMES KABAREBE.
Il a été Secrétaire principal du Général KAGAME, son aide de camp, Commandant de l’unité du Haut commandement à Mulindi, unité qui, dans la suite, est devenue la Garde Républicaine toujours sous son commandement. Il a été le chef d’Etat-major des Forces Armées Congolaises après la prise du pouvoir par le Président KABILA. Il a ensuite commandé les forces combattant le même Président KABILA. James KABAREBE est actuellement le chef d’Etat-major adjoint de l’Armée Patriotique Rwandaise.

LIEUTENANT-COLONEL CHARLES KAYONGA.
Encore Lieutenant, il a été chef du Bureau des Opérations de l’Unité du Haut Commandement à Mulindi. De lieutenant, il est passé au grade de lieutenant-colonel et placé à la tête du Bataillon APR envoyé à Kigali( CND) après la signature des Accords d’Arusha. Il avait en plus sous son commandement plus de 3.200 militaires APR infiltrés en tenue civile dans la ville de Kigali.

LES BELLIGERANTS NEGOCIAIENT TOUT EN PREPARANT LA GUERRE.

PREPARATIFS DES FORCES ARMEES RWANDAISES (FAR)
Le gouvernement rwandais a poursuivi l’importation des armes et munitions. La preuve en est l’ampleur des commandes passées en mars 1994 pour un montant de Deux milliards et demi( 2.500.000.000FRw) de francs rwandais payés au français Dominique Lemonnier qui devait expédier les marchandises.

C’est Marc RUGENERA, alors Ministre des Finances, qui signa le contrat de vente dont le suivi devait être assuré par le lieutenant-colonel KAYUMBA Cyprien des FAR.
Au cours de ce même mois de mars 1994, des armes furent achetées en Egypte et acheminées à Kigali par un cargo britannique. Ces armes furent distribuées aux Interahamwe, milice du MRND. Ces miliciens ont continué à bénéficier de l’entraînement militaire et à recevoir armes et munitions en même temps que leurs effectifs croissaient jusqu’à atteindre le chiffre de 50.000. Toutes les préfectures reçurent des fonds destinés aux Interahamwe.
Par ailleurs, les réservistes furent également rappelés sous les drapeaux et chargés d’entraîner militairement les miliciens.

Habyalimana retarda l’application des Accords d’Arusha pour permettre à son armée et à sa milice de terminer leurs préparatifs.La Radio Télévision des Mille Collines( RTLM) fut renforcée en moyens humains et financiers la mettant ainsi à même de propager la haine ethnique et l’appel à l’unité des hutu pour exterminer les tutsi.

PREPARATIFS DE L’ARMEE PATRIOTIQUE RWANDAISE (APR)
Pendant et après la signature des Accords d’Arusha par les belligérants, l’Armée Patriotique Rwandaise(APR) mettait la dernière main aux préparatifs de la bataille finale. Après la signature, Paul KAGAME a visité toutes les unités de l’Armée les exhortant à n’accorder aucune importance à ces accords. Il leur déclarait: " Tenez-vous prêts avec vos armes à portée de main ; n’ayez pas confiance dans les Accords d’Arusha ".

Les militaires de tous rangs reçurent dès lors un entraînement intensif dans le Centre d’Entraînement de KARAMA en préfecture de Byumba. De même, les fameux cadres de base du FPR subirent un entraînement militaire dans un Centre politico-militaire situé lui aussi à KARAMA. Les dirigeants du FPR qui devaient se rendre à Kigali bénéficièrent eux aussi d'un entraînement à l'autodéfense.

Le FPR envoya à Kigali un Bataillon de 600 hommes sous le commandement du Lieutenant-colonel Charles KAYONGA; d’autres militaires en habit civil furent infiltrés dans la ville de Kigali. Toutes les fois que les camions de l’APR se rendaient à Mulindi pour charger le bois de chauffage et d’autres approvisionnements destinés aux militaires basés au CND à Kigali, des armes et munitions faisaient partie de la cargaison. Les armes lourdes étaient démontées pour être remontées une fois arrivées à Kigali. C’est le sous-lieutenant MOSES de l’Unité du Haut Commandement qui s’occupait du chargement de ces armes. Le capitaine Charles KARAMBA du DMI( Directorate of Military Intelligence), détaché au CND à Kigali, acheminait ces armes jusqu’au CND à Kigali. Ce capitaine est actuellement attaché militaire en Erythrée avec en particulier la mission d’acheter les armes dans ce pays pour l’Armée Patriotique Rwandaise.
La veille du génocide, il y avait plus de 4.000 militaires APR dans la ville de Kigali. Les militaires APR détachés à la MINUAR avaient la mission d’espionner les préparatifs des Forces Armées Rwandaises.

Les dirigeants du FPR hébergés au CND faisaient tout pour convaincre les leaders de l’opposition interne que l’important était de régler le problème que constituait Habyalimana, car c’est Habyalimana qui était le vrai problème. Certains partis, tels que le MDR et le PSD, continuèrent à se montrer réticents. Certains de leurs leaders devaient le payer de leur vie. Ce fut le cas pour Félicien GATABAZI.

Il y eut une réunion des commerçants et industriels à l’usine à thé à Mulindi entre février et mars 1994. Dans son discours de clôture de cette rencontre, le Général KAGAME évoqua les Accords d’Arusha en soutenant que seul HABYALIMANA était la cause du retard dans l’application de ces Accords.

Parlant au nom de ses collègues, un commerçant nommé KALINDA communément appelé Kalinda SWEET BREAD, déclara que l’application des Accords d’Arusha prenait du retard avec pour effet de freiner le FPR. Il ajouta que ce retard entraînait trop de dépenses et que les hommes d’affaires ne continueraient pas à faire des frais inutiles. Le général KAGAME requit alors les avis de l’assistance sur l’attitude à prendre. Kalinda répondit que le FPR devait reprendre la guerre et que les fonds nécessaires seraient disponibilisés par ces commerçants. Cette proposition fut acceptée à l’unanimité avec la bénédiction de Paul Kagame.

LA NON-EXECUTION DES ACCORDS D’ARUSHA A OUVERT LA VOIE A LA VICTOIRE DU FPR DANS UN BAIN DE SANG

Les Généraux HABYALIMANA et KAGAME savaient bien que le partage du pouvoir en vertu des Accords d’Arusha ne renforçait aucun de deux. Par ailleurs, même si les Accords Arusha avaient été appliqués, le FPR ne pouvait pas être élu face au poids des hutu du MRND, de la CDR et d’autres tendances POWER au sein de l’opposition qui allait rafler tous les suffrages. KAGAME savait bien que pour se débarrasser de HABYALIMANA et de ses extrémistes, il serait inévitable de faire de lourds dégâts.

Kagame était sans ignorer que la Garde Présidentielle et les interahamwe avaient reçu des armes et un entraînement pour massacrer les tutsi s’il cherche à prendre le pouvoir par la force.
Il savait bien que presque tous les tutsi étaient fichés avec leurs coordonnées et que des équipes d’interahamwe chargés de les massacrer avaient été postés dans leur quartiers. Radio Muhabura du FPR ne cessait de le répéter. Des exemples existent qui attestent cette situation explosive.

En voici quelques-uns :
Gatabazi Félicien fut assassiné par le FPR pour avoir refusé de cautionner le complot contre Habyalimana. Le FPR craignait qu’il ne révélât ce secret à Habyalimana qui était son associé dans un trafic d’armes vers le Burundi où le Ministre Minani les faisait parvenir au PALIPEHUTU. Le dépôt de transit de ces armes se trouvait chez le nommé Mbarushimana Antoine de Mimosa près du Collège St-André à Nyamirambo. Ce Mbarushimana sera tué par le FPR à Nyanza en préfecture de Butare après le génocide de peur qu’il ne révélât celui qui a assassiné Félicien Gatabazi. Par la suite, des militants du PSD tuèrent Martin BUCYANA, président de la CDR ; en réaction à cette mort, des interahamwe et impuzamugambi de la CDR s’attaquèrent aux tutsi qu’ils massacrèrent. Ces incidents devaient servir d’avertissement à KAGAME que s’il venait à tuer HABYALIMANA, aucun tutsi ne survivrait à cette disparition. Un autre exemple est la mort par un coup de feu de l’interahamwe KATUMBA qui donna lieu à des dizaines de mort parmi les tutsi. Kagame ne devait pas négliger cet avertissement. Mais Kagame n’avait aucun souci quant aux conséquences désastreuses d’une reprise éventuelle de la guerre. Pour lui, l’essentiel était un pouvoir sans partage, seules des miettes devant revenir à des hutu timorés et aux courtisans tutsi qui n’attendraient leur bonheur que d’une soumission aveugle à Kagame et sa clique. Kagame n’aspirait qu’à être l’homme fort du Rwanda, le sang des tutsi et des hutu modérés n’avait à ses yeux aucune importance. Il spéculait plutôt sur la disponibilité des maisons et autres propriétés qui serait rendue possible par ce nettoyage.
Il voulait exercer un pouvoir fort mais occulte derrière un homme de paille servant de paravent comme Pasteur Bizimungu. Ce dernier vient de se retirer pour laisser voir le vrai détenteur du pouvoir, à savoir Paul KAGAME.

ENTRAINEMENT DE MILITAIRES APR POUR ABATTRE L’AVION PRESIDENTIEL.

Dès la signature des Accords d’Arusha, et l’envoi du Bataillon du FPR au CND, le Général KAGAME envoya quatre militaires en Ouganda pour s’entraîner au maniement des missiles portables sol-air Sa-7 Strela (SAM) de fabrication russe. Ce type de missiles était déjà en service dans l’Armée ougandaise. Vu qu’il n’y avait aucune menace contre l’Armée Patriotique Rwandaise( RPA) qui, comme les FAR, disposait de contingents dans la Capitale Kigali et que les FAR n’avaient que quelques hélicoptères de combat, il est clair que le but de cette formation ne pouvait être que de descendre l’avion présidentiel dès que l’occasion se présenterait. Après ce stage, ces militaires revinrent à Mulindi où ils furent affectés à la Section " missiles " commandée par le lieutenant KAYUMBA Joseph, actuellement capitaine vivant au camp militaire de Kanombe. Moi qui donne ce témoignage je vivais à Mulindi et KAYUMBA Joseph et ses camarades étaient mes amis.

Vers la fin du mois de février 1994 et devant le refus manifeste de Habyalimana d’appliquer les Accords d’Arusha, le lieutenant-colonel KAYONGA, alors commandant des militaires du FPR à Kigali, envoya un ordre à Mulindi réclamant que lui soient envoyés les quatre militaires spécialistes des missiles. A la réception de cet ordre, le lieutenant KAYUMBA dépêcha immédiatement les quatre militaires conformément à l’instruction du Lt-Col KAYONGA. Après le départ des quatre militaires pour Kigali, le Colonel James KABAREBE mis le lieutenant KAYUMBA en prison pendant une semaine au motif d’avoir envoyé les quatre militaires à son insu.

C’est au mois de mars 1994 que le Haut Commandement sous la direction de KAGAME a invité les dirigeants du FPR se trouvant à Kigali à regagner Mulindi. Ils revinrent tous un à un.
Deux semaines avant l’attentat contre l’avion de HABAYARIMANA, KAGAME dépêcha le Colonel James KABAREBE avec la mission d’acheminer les missiles au CND où se trouvaient les militaires du FPR. A la même occasion, KAGAME envoya les instructions relatives au tir sur l’avion de Habyalimana. Il donna également ses ordres sur la conduite et le déroulement des combats dès la reprise de la guerre. Le Colonel James KABAREBE est resté au CND pendant plus ou moins une semaine avant de retourner à Mulindi.

Certains dirigeants du FPR anciennement appartenant à l’armée de Habyalimana ont donné des conseils sur l’emplacement des missiles à MASAKA de KANOMBE, lieu où les avions amorcent leur approche pour atterrir à KANOMBE. Ces personnalités sont les Colonels KANYARENGWE Alexis et LIZINDE Théoneste. Ce dernier fit défection dans la suite, ce qui entraîna son assassinat en 1996 par les commandos du FPR opérant à Nairobi au Kenya afin de toujours protéger le secret de l’opération des missiles.

Deux semaines avant le crash de l’avion de Habyalimana, 12 armes de gros calibre en provenance d’Ouganda ont été débarquées à Mulindi. Par ailleurs, fréquentes étaient les réunions du Haut Commandement pour affiner le dispositif de la guerre finale pour prendre Kigali. Participaient à ces réunions : les Colonels Ndungute, Sam Kaka, Kayumba Nyamwasa, Twahirwa Dodo, Gashumba, Muhire, Ngoga, Bagire, Biseruka, Musitu, Karemera ainsi que les lieutenants-colonels James Kabarebe, Ibingira, Rwahama, Nyamurangwa, Karangwa, Kadhafi, Kareba, Gahutu…

LE CRASH DE L’AVION ET LE DEBUT DU GENOCIDE PREPARE D’AVANCE PAR LE HUTU POWER ET COMMENT LES PLANS DE KAGAME EN FURENT LE CATALYSEUR.
Une fois prêt le plan d’élimination de Habyalimana, il fallait trouver un motif obligeant Habyalimana à prendre l’avion pour une destination bien connue pour que les tireurs des missiles sachent l’heure de retour et soient prêts à abattre l’avion. Pour ce faire, les dirigeants du FPR ont fait un lobbying auprès des pays amis qui convainquirent le Président MWINYI de Tanzanie qu’il fallait organiser un Sommet régional pour débattre des problèmes du Burundi ainsi que des voies et moyens de mettre en application les Accords d’Arusha Le FPR demanda que les Chefs militaires soient également invités.

Ce sommet était un piège tendu pour emporter Habyalimana permettant ainsi à Kagame de prendre le pouvoir. Les extrémistes sanguinaires hutu n’attendaient qu’une occasion favorable pour exterminer les tutsi qu’ils avaient déjà recensés. KAGAME en était conscient.
Le FPR proposa que les responsables militaires rwandais et burundais soient invités au Sommet. Kagame voulait que le Général-Major NSABIMANA meure avec HABYALIMANA, décapitant ainsi les FAR déjà minées par les dissensions internes Kiga-Nduga.
Avant la convocation du sommet régional par le Président MWINYI, le Président du FPR, Alexis KANYARENGWE rentrait d’une visite en Tanzanie. A son retour, il nous trouva à RUBAYA de BYUMBA où nous étions en réunion. Il nous rapporta ce proverbe qu’il avait appris de la bouche du Président MWINYI : " Au lieu de se battre avec un chat en le lapidant de l’extérieur de sa maison, il vaut mieux y entrer et le tuer à l’intérieur ". C’est cette recommandation de MWINYI qui fut appliquée le 06 avril 1994.

Avant de se rendre au Sommet de Dar-es-salam, Habyalimana avait été voir le Président MOBUTU du Zaïre pour lui demander de participer au Sommet et de le soutenir face aux Chefs d’Etat favorables au FPR. Il lui demanda également de lui prêter des experts du renseignement pour l’aider à analyser les informations en provenance de l’Ouganda et faisant état des intentions criminelles du FPR sur sa personne.

Les informations ci-dessus ont été fournies par Monsieur NGBANDA Honoré ATUMBA, ancien Conseiller du Président MOBUTU pour les affaires de sécurité. Il était présent lors de l’entretien entre les deux Présidents. Et c’est lui qui devait aller aider les services de Habyalimana dans l’analyse des informations portant sur la menace de mort contre lui.
La veille du Sommet, les conseillers de Mobutu lui déconseillèrent, pour des raisons de sécurité, de s’y rendre.

Avant la date du 06 avril 1994, les militaires du FPR, tant au CND que ceux qui avaient été infiltrés en ville, avaient terminé leurs préparatifs pour la reprise de la guerre. Les autres unités étaient, elles aussi, prêtes pour passer à l’attaque. Le Colonel LIZINDE Théoneste, député du FPR, était spécialiste du renseignement. Il était parmi les dirigeants du FPR séjournant au CND et collaborait à la recherche du renseignement sur le dispositif de l’armée de Habyalimana. Il est parmi ceux qui ont recommandé le site de MASAKA d’où devaient partir les missiles qui ont abattu l’avion présidentiel.

LIZINDE était de notoriété publique un ami à moi. Après le génocide, il m’a souvent exprimé sa peur d’être tué à cause de ce qu’il savait sur l’attentat contre l’avion de Habyalimana. Il m’a confié que s’il venait à être tué, ce serait à cause de ce secret qu’il détenait sur l’assassinat de Habyalimana par KAGAME. LIZINDE était par ailleurs un conseiller secret de KAGAME. C’est KAGAME qui l’avait promu au grade de Colonel; c’est lui qui l’avait nommé député du FPR.
LIZINDE a fini par s’exiler. Ceux qui se sont intéressés aux péripéties de sa fuite savent que deux officiers ont dû s’en expliquer. Ce sont notamment le Lt-Colonel RWAHAMA du DMI qui avait reçu la consigne de surveiller LIZINDE pour l’empêcher de prendre le large, et le Lt-Colonel James KABAREBE, commandant de la Garde Républicaine. Tous deux ont été réprimandés pour leur manque de vigilance qui a permis à LIZINDE de s’en aller. C’est une des raisons qui ont été à la base de l’éloignement de RWAHAMA du DMI.

Après le départ de LIZINDE, le service de renseignement m’a envoyé des amis à moi pour savoir si j’avais été au courant de son projet de fuite. C’est le Colonel LIZINDE qui m’a appris que les quatre militaires des missiles avaient quitté Mulindi pour Kigali (CND) en prévision de l’attentat contre l’avion présidentiel. Ils y avaient été accueillis par le Major Rose KABUYE qui était leur responsable. LIZINDE m’a également appris que c’est le Colonel KABAREBE qui avait donné les dernières instructions pour abattre l’avion de HABYALIMANA.

Avant la date du 06 avril 1994, certains des dirigeants du FPR ont retiré leurs familles de la ville de Kigali. Deux semaines avant cette date, le Colonel James KABAREBE a été envoyé par KAGAME au CND à Kigali pour y convoyer les missiles destinés à détruire l’avion de HABYALIMANA. KABAREBE était également chargé de communiquer les dernières instructions en rapport avec la guerre en perspective. Il a passé à peu près une semaine au CND avant de regagner Mulindi.

Le matin du 06 avril 1994, LIZINDE, étant au courant du jour, de la date et de l’heure de l’attentat contre l’appareil présidentiel, a prévenu certains de ses amis pour qu’ils quittent Kigali avant la nuit. Il leur disait que ce n’est pas pour la paix que le Colonel KABAREBE était venu passer des jours au CND. LIZINDE lui-même s’était rendu dans sa famille à Kigali pour déplacer sa femme et ses enfants. Ne les y ayant pas trouvés, il sen retourna au CND d’où il regagna Mulindi sans plus tarder.

L’avion qui transportait les Présidents Habyalimana et Ntaryamira, le Général Major Nsabimana, chef d’Etat-major de l’armée rwandaise, l’ambassadeur Renzaho, le Docteur Akingeneye et d’autres fut abattu vers 08h25 locales. Nous étions dans la salle de télévision à Mulindi entrain de regarder la Coupe du Monde de Football. Certaines des autorités du FPR étaient également présentes. Ce sont notamment le Général Major Paul KAGAME, les Colonels NDINGUTE, BISERUKA, TWAHIRWA DODO et d’autres.

Dès après la chute de l’avion, le Colonel James KABAREBE entra immédiatement dans la salle et après un court conciliabule avec KAGAME, ils sortirent ensemble. Quelques instants après, le Colonel KABAREBE vint appeler le colonel NDUNGUTE et tous les autres officiers. L’Unité du Haut Commandement prit immédiatement les dispositions pour le combat et attaqua la nuit même. Cette Unité agissait sous le Commandement direct de KAGAME et KABAREBE. Toutes les autres unités du FPR passèrent à l’attaque sans autre préavis.

CONCLUSION

La décision de KAGAME de descendre l’avion de Habyalimana a été le détonateur d’un drame sans précédent de mémoire de rwandais et KAGAME l’a prise en âme et conscience. La soif du pouvoir a été la cause de l’extermination de nos familles. La prise du pouvoir par KAGAME a coûté la vie à un million de tutsi et provoqué l’exode de deux millions de hutu menés par des leaders sanguinaires.

Les naïfs ont loué KAGAME comme un sauveur ; mais le temps a déjà montré que c’est lui qui est l’origine de nos malheurs. Mais il avait déjà mis sous protection les quelques familles qui lui versaient des sommes plantureuses, tandis que nos parents du petit peuple ont été donnés en pâture aux interahamwe.

Comment KAGAME expliquerait-il au peuple rwandais pourquoi il a envoyé Claude DUSAIDI et Charles MULIGANDE à New York et à Washington pour empêcher une intervention militaire, quelle qu’elle soit, qui serait envoyée pour sauver du génocide le peuple rwandais ? Le prétexte de cette opposition était que le FPR se suffisait pour arrêter le génocide qui, pourtant, continua à faire ses ravages pendant plus de trois mois.

Comment KAGAME expliquerait-il qu’il a donné à la MINUAR l’ordre d’évacuer le Rwanda au moment où l’ONU examinait la possibilité d’accroître ses effectifs militaires sur place pour mettre fin au génocide ? J’ai décidé ainsi de révéler la vérité des faits pour que chacun réponde de ses actes. Ce sont ces vérités restées cachées jusqu’à ce jour qui ont poussé KAGAME à mettre ses tueurs à mes trousses en Amérique pour que jamais rien ne se sache.

Je demande au Tribunal International de poursuivre KAGAME et sa clique. Moi, l’auteur du présent témoignage, je suis prêt à prouver sa culpabilité et à fournir d’autres preuves que je ne veux pas rendre publiques de peur de nuire au processus d’enquête.

IMPORTANT : Les génocidaires hutu qui ont tué des tutsi sans défense et autres révisionnistes et groupes extrémistes ne devraient pas se servir du présent témoignage pour nier l'existence du génocide contre les tutsi et prétendre que le crime de KAGAME sur HABYALIMANA donnait le droit de massacrer les tutsi sans aucun lien avec KAGAME. Les responsables du génocide de 1994 doivent être poursuivis conformément au droit international et national.
Je demande à tous les Rwandais d'isoler KAGAME, et à la Justice Internationale de faire son devoir dans ce dossier. KAGAME doit par ailleurs être poursuivi pour l'assassinat de KABERA Assiel qui était Conseiller du Président BIZIMUNGU, de Seth SENDASHONGA, ancien Ministre de l'Intérieur, du Colonel LIZINDE Théoneste, de Félicien GATABAZI, d'autres figures de proue du FPR et d'autres.

La Communauté Internationale n'a pas su que KAGAME n'a pas la capacité de rassembler le peuple rwandais. Le monde entier l'a accueilli et soutenu. Désormais, il faut savoir, une fois pour toutes, qu'aucun criminel, qui qu'il soit, ne sera jamais capable d'unir le peuple rwandais.

Jean-Pierre MUGABE
Fait de ma propre main à Washington D.C, ce 21 avril 2000

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vendredi 26 octobre 2007

Guilaume Murere: Kagame Cerveau du Genocide des Tutsis de l'Interieur

Guillaume Murere Ph. D.
Gatineau, Québec, Canada
Octobre, 2007

Kagame Cerveau du Genocide des Tutsis de l'Interieur


La sortie du film ‘J’ai serré la main du diable’ mettant en scène la version du Sénateur Roméo Dallaire sur le génocide rwandais a ravivé les débats sur ce sujet. C’est tout à fait normal puisque, 13 ans après les événements, ce crime horrible n’ est toujours pas résolu : la communauté internationale peine toujours à trouver les planificateurs de ce génocide. Au départ, les médias ont imposé la version que le génocide rwandais a été planifié et exécuté par des hutus. Mais, contre toute attente, après des dépenses de plus d’un milliard de dollars et le concours des services de renseignements des grands pays de ce monde : États-Unis, Angleterre, Canada, Belgique, Israël …, le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), n’a pas trouvé de preuves de planification de ce génocide, partialement dit ‘des tutsis’, par des hutus. (L’ethnie évoquée ici est celle à laquelle l’ individu est réputé appartenir. Elle peut être différente de l’ethnie à laquelle l’individu s’identifie et de l’ethnie dans laquelle l’ individu est classé par le détenteur du pouvoir). Ce résultat était dès le départ tout à fait prévisible. En effet, le renseignement est la grande force de M. Kagame dont les agents avaient infiltré toutes les sphères de la société rwandaise. Si donc des preuves de planification du génocide rwandais par des hutus existaient, Kagame les auraient depuis longtemps mises à la disposition du TPIR et aurait ainsi planté le dernier clou dans le cercueil de ses adversaires. Et pourtant, malgré ce vide, tous les experts sont formels : les tueries aux Rwanda en 1994 étaient si systématiques qu’elles doivent avoir été planifiées. Qui en est alors le planificateur? Qui en est le cerveau? Puisque les recherches du côté hutu n’ont donné aucun résultat, ne serait-il pas logique de chercher dans l’autre camp, le Front Patriotique Rwandais (FPR)? Voici quelques observations:

1. Kagame a attisé la haine contre ceux réputés tutsis par des massacres de masses et systématiques contre la population majoritairement hutue. En 2001, dans une lettre ouverte à Kagame, Alphonse Furuma, ancien cadre du FPR, a confirmé caractère délibéré de ces massacres en ces termes « Depuis le début des négociations des Accords de Paix d’Arusha, jusque fin 1996, vous (Kagame, ndlr) avez institué une politique délibérée d’extermination, par tous les moyens, de la population hutue des régions de l’Umutara, Kibungo et Bugesera ». Les crimes de l’armée de Kagame sont documentés de façon très détaillée par le Lieutenant Abdul Ruzibiza, ancien membre des escadrons de la mort de Kagame. (Voir son livre «Rwanda :histoire secrète», Éditions du Panama 2005). Comme cela arriverait dans toute société dans des circonstances similaires, ces massacres de masses et systématiques par les hommes de Kagame, réputés tutsis, contre la population majoritairement hutue, ont attisé la haine contre ceux réputés tutsis et affaibli les forces modérées, lesquelles étaient dominantes au début la guerre(Octobre 1990-Février 1993). Le fait de gens réputés tutsis commettant des massacres systématiques contre d’autres groupes de populations, n’est-ce pas la pire propagande haineuse contre ceux réputés tutsis? Kagame, a pris de gros moyens pour détruire la paix sociale patiemment réalisée sous le régime de Habyarimana pendant 17 ans au cours desquels il n’y a pas eu de conflit à caractère ethnique.

2. Kagame a détruit la coalition entre les partis d’opposition de l’intérieur avec le FPR, laquelle coalition empêchait que la guerre ne dégénère en conflit ethnique. En 1992, les partis d’opposition intérieure : le MDR (majoritairement hutu), le PL (majoritairement tutsi) et PSD avaient formé une coalition avec le FPR (majoritairement tutsi). Avec cette coalition en place, le conflit était formellement une lutte non-ethnique pour le partage du pouvoir. Des négociations déjà engagées à Arusha en Tanzanie suscitaient beaucoup d’espoir de paix. Mais, pour Kagame que la réussite des négociations aurait empêché d’accéder au pouvoir sans partage, tous les prétextes étaient bons pour détruire cette coalition et ainsi faire échouer les négociations de paix. En date du 08 février 1993, prétextant que le massacre de Bagogwe, groupe réputé tutsi, avait été commis par les forces gouvernementales, Kagame ordonna une attaque massive dans la préfecture de Ruhengeri. Le bilan fut très lourd: plus 40,000 civils hutus furent massacrés par l’armée de Kagame. En conséquence, la pression sur les partis d’opposition intérieure devint intenable : Il n’était plus défendable de faire coalition avec un parti qui massacrait des civils innocents, massivement et au grand jour. La coalition des partis intérieurs avec le FPR éclata. De plus, chacun de ces partis éclata en deux factions, l’une dénommée « Hutu Power », pro-hutu, pro-gouvernemental et anti-FPR, l’autre pro-tutsi, pro-FPR et anti-gouvernemental. La confrontation sur base ethnique était désormais difficile à éviter, la moindre étincelle pouvait l’allumer.

3. Dans son témoignage (http://www.inshuti.org/ruzibiza.htm), Ruzibiza nous apprend que bien avant 1994 Kagame avait instruit ses infiltrés à l’intérieur du Rwanda, notamment au sein des « Interahamwe » (la milice réputée hutue qui participa au génocide de ceux réputés tutsis de l’intérieur), de massacrer les tutsis de l’intérieur pourvu que les crimes soient imputables à la partie gouvernementale.
Voici, selon Ruzibiza, une partie de la liste de ceux que Kagame avait donné instruction d’éliminer : «Tout tutsi de l’intérieur (sacrifier les Tutsi de l’intérieur); les intellectuels tutsis réfractaires à l’idéologie du FPR, par exemple Lando qui l’a échappé plusieurs fois; Les Tutsis habitant regroupés dans des endroits retirés». Dans le même témoignage, Ruzibiza révèle que «c’était la stratégie habituelle de Kagame, pour justifier la reprise des hostilités, de démontrer que le gouvernement viole les droits de la personne en ordonnant l’assassinat de personnalités politiques de l’opposition ou de personnalités d’ethnie Tutsi.» Au passage « Lando » c’est M. Landoald Ndasingwa, intellectuel réputé tutsi et leader fondateur du Parti Libéral, qui était marié avec la canadienne Hélène Pinski. Le couple et leurs enfants Malaika et Patrick ont été massacrés très tôt le 07 avril 1994. Contrairement à la croyance populaire, le témoignage de Ruzibiza et bien d’autres faits indiquent plutôt que cette famille a été massacrée par des agents de Kagame qui voulait écarter toute opposition politique légitime après la guerre.

4. En date du 06 avril 1994, l’avion du président Juvénal Habyarimana fut abattu par missile. Comme on pouvait s’y attendre, cet acte terroriste déclencha un drame humain hors proportions : le génocide rwandais. L’enquête du juge anti-terroriste français Jean-Louis Bruguière a conclu que ce crime terroriste a été commandité par M. Kagame. Or, suite à l’assassinat, en février 1994, de Gatabazi leader du parti PSD et Martin Bucyana, leader du parti CDR de la mouvance présidentielle, M. Habyarimana avait démontré qu’il était l’autorité ultime encore capable de maintenir l’ordre dans le pays en portant un coup d’ arrêt aux troubles sociaux consécutifs à ces assassinats. André Guichaoua, professeur à l’Université de Paris, affirme que ces assassinats ont été également commandités par Kagame.

5. En avril 1994, alors que les tutsis de l’intérieur étaient en train d’être massacrés, Kagame et ses hommes se sont opposés à l’intervention des forces internationales. M. Charles Muligande, actuel ministre des affaires étrangères, faisait partie de la délégation qui fut dépêchée aux États-Unis pour demander l’appui de Washington à cette opposition. De plus, Ruzibiza révèle dans son témoignage que, durant le génocide, M. Kagame a ordonné à ses troupes régulières de ne pas porter secours aux tutsis de l’intérieur. Dans une lettre ouverte adressée à Kagame en 1999, Pierre Mugabe, ex-membres des services de renseignement de Kagame, a dénoncé l’assassinat, par les troupes de Kagame, des jeunes tutsis qui rejoignaient le FPR en provenance du Rwanda et du Burundi. Or, ces jeunes tutsis rejoignaient le FPR dans le but de revenir défendre leurs parents.


Ces actions de Kagame paraissent tout à fait cohérentes : M. Kagame ne pouvait pas d’un côté instruire ses infiltrés au sein des Interahamwe d’activer les massacres de Tutsis de l’intérieur et de l’autre côté permettre aux jeunes tutsis du Rwanda de prendre de plus en plus de responsabilités dans son armée et enfin permettre à ses troupes régulières de se porter au secours des tutsis de l’intérieur.

6. Parmi les fondateurs des Interahamwe, M. Anastase Gasana, aujourd’hui réfugié aux Etats-Unis, a été récompensé d’un poste de ministre alors que le nommé Désiré Murenzi a été placé à la tête d’une grande société pétrolière. Autre fait troublant, Robert Kajuga, président des Interahamwe, était le frère de l’homme d’affaire rwandais Husi (emporté par le génocide rwandais) qui, d’après plusieurs sources a financé les études de Janet, l’épouse de Kagame. Autant d’indices qui montrent que la milice Interahamwe était, du début à la fin, manipulée par les services secrets de Kagame.

Les observations précédentes démontrent bien que Kagame a tout fait pour que ceux réputés tutsis de l’intérieur soient exterminés. Il y a donc lieu de conclure, pour reprendre les mots de Kagame lui-même, prononcés lors du 10ème anniversaire du génocide rwandais, que: ‘Oui! Le génocide rwandais a été prémédité, calculé et froidement exécuté’. Mais à la lumière des faits, il faut désormais ajouter que le cerveau du génocide des tutsis de l’intérieur, c’est Kagame lui-même. Voilà la triste et terrible réalité que la communauté internationale, qui a donné carte blanche à Kagame, ne veut pas affronter. Et pourtant, si les actes criminels ci-haut rapportés avaient été posés par un réputé hutu, il aurait depuis longtemps été condamné, et avec raison, par le monde entier d’avoir orchestré le ‘génocide des tutsis’. Mais au lieu de cela, Kagame, parce que réputé tutsi, se fait dérouler le tapis rouge partout en Europe et en Amérique. Disons-le, ce traitement différentiel des rwandais en fonction de l’ ethnie, C’EST DU RACISME en contradiction flagrante avec les valeurs universelles de notre temps.

Guillaume Murere Ph. D.
Gatineau, Québec, Canada
Octobre, 2007

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Situation Humanitaire au Nord-Kivu. Images d'Octobre 2007

Voici des images recentes sur la catastrophe humanitaire du Nord-Kivu. Jusqu'ici des centaines des milliers, 350,000 selon des sources humanitaires, sont soit deplaces ou refugies en Uganda.



La communaute internationale fait pression sur le Gouvernement Congolais dont l'armee ces derniers temps a montre des signes de discipline et victoire sur l'ennemi. Il semble que la visite de Kabila, qui en ce jour du 26 Octobre 2007, se trouve en visite a Washington, avait ete mise en jeu. Une des retombees de cette visite est la prolongation des sanctions contre Nkunda. Le gouvernement Americain par la voie de Jendayi Frazer, Sous Secretaire d'Etat aux Affaires Africaines, vient par ailleurs d'offrir a la RDC l'exil de Nkunda. Ce qui n'est pas mauvais si cela peut faire stopper la guerre. Mais Nkunda merite mieux qu'un exil dore en Afrique du Sud. Il doit etre oriente sur le chemin qu'ont suivi d'autres criminels comme lui: la justice.

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