jeudi 26 novembre 2009

All-New This Sunday: 60 Minutes Takes On Congo's Conflict Minerals

This post was co-authored with Enough's Laura Heaton.

We've gotten word that, after an eventful trip to eastern Congo in June and many months in production the all-new segment CONGO GOLD will air on CBS's 60 Minutes this Sunday, November 29. I had the chance to travel to war-torn region with the 60 Minutes film crew to investigate and capture on camera the connection between the mining of gold and other precious minerals in eastern Congo and the violence that has contributed to the deaths of over 4.5 million people in the past decade.


Watch CBS News Videos Online

In an op-ed for the Boston Globe when we returned to the U.S., I recounted:

Being held at gunpoint by 30 drunk and angry militia in the middle of the night on a deserted road in one of the most dangerous war zones in the world was not our plan when we started out the day. But my traveling companions and I were digging into the links between the illicit mining of Congo's "conflict minerals'' and a deadly war, and we didn't expect a walk in the park. We had visited a gold mine contested by some particularly vengeful armed groups, and this militia had lost out in controlling the mine and wasn't happy about the result. After hours of negotiations, guns poked into ribs, and death threats, we emerged relatively unscathed and $1,000 poorer. Congolese civilians, however, are rarely so fortunate.

For 41 years, 60 Minutes has been telling the world's most compelling stories in 12-minute segments, educating generations of families and expanding their horizons. This Sunday at 7 p.m., 16 million people will suddenly learn about the deadliest war in the world deep in the jungles of Central Africa and our own links to it.

Please tune in and spread the word among your friends and family. After the show, visit Enough's Special Page to find out ways we can all help bring the suffering of the Congolese people to an end.


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lundi 14 septembre 2009

En Ouganda, des émeutes sanglantes fragilisent le président Yoweri Museveni

 

NOTE DE L’EDITEUR DU BLOG

"On peut mentir a un peuple pendant une partie de temps; on peut mentir a une partie du peuple pendant tout le temps; on ne peut mentir a tout le peuple tout le temps". Nous avons tous deja entendu ce dicton et probablement en avons deja fait l'experience. En Uganda, Museveni a ete surpris par le reveil des Baganda. Connaissant les "dictatures democratiques" ou "democraties dictatoriales" d'Afrique, le cas de l'Uganda va certainement detourner l'attention des analystes politiques vers l'Afrique de l'Est. Le reveil des Baganda pourrait obliger Museveni a ceder ses ambitions d'un troisieme mandat, et qui sait; on serait au retour de la majorite etnique au pouvoir comme au Burundi. Attention, les Baganda se reveillent!

Lisez cet article de Jean-Philippe Rémy du quotidien francais Le Monde.

Thom Turi-Hano.

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LE MONDE | 14.09.09 | 15h09  •  Mis à jour le 14.09.09 | 18h45

Johannesburg Correspondant régional

Pillages, barrages, tirs en rafales, cadavres dans les rues. Jamais, depuis la fin de la guerre civile en 1986, Kampala, la capitale, n'avait connu une telle flambée de violence. Au cours de trois jours d'émeute, les partisans du Kabaka, le souverain traditionnel de l'ethnie des Baganda, la plus importante du pays, ont affronté les forces de sécurité, ouvrant la porte à tous les débordements. Dimanche 13 septembre, alors que les magasins qui n'avaient pas été pillés rouvraient timidement, la police a annoncé que le bilan s'élevait à 14 morts et 80 blessés, dont 12 policiers.

A Kampala, les braises de l'émeute ne sont pas encore éteintes, mais la reprise en main est brutale. Human Rights Watch avait d'abord dénoncé les tirs à balles réelles contre des manifestants. Depuis, l'organisation de défense des droits de l'homme signale les fouilles brutales de maisons et des arrestations massives - 600 personnes au total.

Tout avait commencé dans la rue le 10 septembre, lorsque les premières barricades avaient été érigées par les partisans du Kabaka, Ronald Muwenda Mutebi II, furieux de voir que leur souverain ne pouvait se rendre à une réunion organisée trois jours plus tard à Kayunga, une ville proche de Kampala, en raison d'un conflit avec une petite ethnie locale.

Cet épisode a mis le feu aux poudres. Très vite, le commissariat de Natete était attaqué, des armes y étaient saisies et 23 véhicules de la police brûlés. Dans différents quartiers, des barrages étaient dressés, avec des troncs d'arbre, des poteaux électriques et des pneus enflammés. Des passants semblent avoir été molestés par les émeutiers sur la base de leur appartenance au groupe ethnique des Banyankole du président Yoweri Museveni. Les Baganda, héritiers du Buganda, un royaume prestigieux et doté d'une organisation politique très ancienne, sont majoritaires dans la région de Kampala.

Pour mettre fin aux manifestations, la police a fait appel à l'armée, qui a déployé dans les rues ses véhicules blindés légers Mamba pour dégager les principaux axes, puis le centre.

La situation semble avoir pris les autorités par surprise, alors que la tension allait croissant avec le très influent Kabaka depuis deux ans. "Le pouvoir avait sans doute sous-estimé la loyauté des Baganda à leur souverain", note Bernard Calas, directeur de l'Institut français de recherche en Afrique (IFRA) et spécialiste de l'Ouganda.

RÉFORME CONSTITUTIONNELLE

Au coeur des tensions entre le pouvoir central et le royaume, se trouve la réforme agraire que le président Museveni souhaite voir appliquer, tablant sur le fait que le texte, favorable aux petits exploitants, améliorera sa popularité et l'aidera à faire passer la réforme constitutionnelle qu'il prépare pour briser l'interdiction qui lui est faite de se présenter pour un nouveau mandat en 2011.

Or les notables baganda sont les principaux propriétaires terriens de la région centre et le Kabaka est le premier d'entre eux. La réforme agraire devrait casser le système de leurs possessions. Alors que les Baganda ont largement voté pour M. Museveni lors des précédentes élections, ils semblent à présent se rapprocher de l'opposition. Le Kabaka milite pour une autonomie accrue de sa région, en défendant une sorte de fédéralisme.

Quelques jours avant qu'éclatent les émeutes, M. Museveni affirmait songer à encadrer sévèrement l'activité des rois d'Ouganda. "Vous imaginez, cela fait deux ans que je n'ai pas pu être reçu par le Kabaka. C'est pourtant moi qui ai réinstauré le royaume, non ?", s'agaçait le chef de l'Etat devant des députés. Jusqu'ici, les royaumes (Bunyoro, Toro...) sont supposés être des entités culturelles. Mais avec les taxes levées sur ses terres, "le Kabaka finance un gouvernement et une administration". "Il a pris un ascendant croissant au cours des dernières années ; il pourrait aussi se mettre en travers du chemin de la réforme constitutionnelle", analyse M. Calas.

Une épreuve de force est donc en cours. Des chefs de petits groupes locaux revendiquent des bribes du pouvoir du Kabaka, que le gouvernement compte leur accorder pour miner l'influence du leader des Baganda. La zone où le Kabaka devait se rendre samedi pour rencontrer ses jeunes partisans, Kayunga, est le siège de la chefferie des Banyara, qui ont soutenu la réforme agraire.

Le pouvoir accuse aussi le royaume d'avoir noué des liens avec la Libye d'un côté, mais aussi avec le principal parti d'opposition, le Forum pour le changement démocratique (FDC) de Kizza Besigye, l'ancien médecin personnel de M. Museveni pendant les années de lutte dans le maquis (1981-1986). Jaberi Bidandi Ssali, un ex-député du parti au pouvoir, s'effraie : "Le pays a toutes les chances de faire l'expérience d'un chaos plus grave encore en 2011."

Jean-Philippe Rémy

Article paru dans l'édition du 15.09.09.

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lundi 22 juin 2009

Pour la Presence d’AFRICOM en RD Congo

 

General William Ward, Commandant d'AFRICOM Les Etats-Unis viennent de relancer la cooperation militaire avec la Republique Democratique du Congo. Certains pensent que c’est un pas vers l’installation du siege d’AFRICOM, le Commendement Africain du Department de la Defense americaine. Le siege actuel est en Allemagne en attendant de trouver un pays Africain.

Nombreux sont les Congolais qui sont critiques d’un Commendement militaire americain en Afrique. Cependant, quoi qu’il arrive, il me semble que ce commandement finira par s’installer. Deja des pays comme le Rwanda auraient exprimes le desir d’acceuillir les “boys” sur leur sol. Mais apparemment le Rwanda n’offre pas les conditions strategiques necessaires pour l’installation du commandement americain.

Recemment le President Kabila avait declare qu’il n’etait pas question d’une base militaire americaine en RDC. A mon avis, je pense que le realisme suggere que les Congolais beneficiairaient d’une base americaine sur leur sol.

Souvenez-vous que Mobutu avait reussi 3 decenies de stabilite a cause de sa diplomatie de la guerre froide et entre autres la presence americaine sur la Base de Kamina au Katanga. Une base americaine au Congo signifierait que des aventuriers de tout bord ne viendraient pas tuer et voler au Congo.

Certains evoquent un probleme de souverainete. Je leur dirait que la RDC n’est pas plus souveraine que l’Allemagne et le Japon qui abritent des grandes bases militaires americaines a l’exterieur des USA. Ces bases sont plutot sources de revenus.

Il est plutot question d’un protocole d’accord qui guarantisse la souverainete et les interets economiques des Congolais.

Si vous avez un point de vue different ou tout simplement un commentaire, cliquez sur “Enregistrer un commentaire” en bas de l’article et faites nous savoir votre point de vue. Nous allons publier votre reaction et d’autres pourront reagir a vos idees.

Pour une analyse differente, lisez cet article du Le Potentiel paru a Kinshasa le 22 Juin 2009.

Thom Turi-Hano.

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Accords militaires avec la Belgique, les Etats-Unis…

Réforme des FARDC : les leçons du passé

Par  Le Potentiel

Le gouvernement congolais a-t-il répondu à la main tendue de l’AFRICOM (Commandement militaire des Etats Unis pour l’Afrique) ? Si l’on peut se permettre certaines réserves pour ne pas répondre encore affirmativement à cette interrogation, il y a lieu de retenir que les Etats-Unis et la RDC ont décidé de relancer leur coopération militaire. Dès cette semaine, il sera question de procéder à la mise en place de la « Force de réaction rapide ». Après la Belgique, c’est le tour des Etats-Unis de mettre la main à la pâte dans le cadre de la restructuration des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Mais il faut tirer les leçons du passé pour une vraie politique de défense.

Les Etats-Unis et la République démocratique du Congo, ont procédé, vendredi à Kinshasa, à la signature d’un accord militaire. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Alexis Thambwe Mwamba, d’une part, et le chargé d’Affaires des Etats-Unis, Sam Brock, d’autre part, se sont félicités de la relance de la coopération militaire entre les deux pays qui, par le passé, se sont manifestés positivement dans ce secteur pour doter la RDC, alors Zaïre, d’une force militaire dissuasive.

Cet accord militaire qui sera effectif à partir de cette semaine consiste à mettre en place une « Force de réaction rapide ». Les experts militaires américains seront à pied d’oeuvre à partir de cette semaine et dispenseront des cours au Centre supérieur militaire de Kinshasa avant d’en faire autant à Kisangani.

Il revient à dire que 48 heures après la signature du même genre intervenue à Bruxelles entre les ministres belge et congolais de la Défense, c’est maintenant le tour des Etats-Unis. Il est question, comme il a été souligné à Bruxelles, de former 12 bataillons qui constitueront la « Force de réaction rapide des FARDC ». La Belgique est déjà à pied d’œuvre à Kananga et ce noyau militaire sera transféré à Kindu, au Maniema.

L’OMBRE DE L’AFRICOM

Pour des observateurs avertis, cette relance de la coopération militaire entre les Etats-Unis et la République démocratique du Congo n’est rien d’autre que la réponse affirmative de Kinshasa à la disponibilité de l’AFRICOM, Commandement militaire de Etats-Unis pour l’Afrique, de doter la RDC d’une armée professionnelle, performante et dissuasive. A ce sujet, le général William E. Ward avait séjourné à Kinshasa dans le but de s’entretenir avec les responsables politiques et militaires congolais de cette opportunité au regard des faits qui ont émaillé ces derniers temps la situation sécuritaire en RDC et dans la région de l’Afrique des Grands Lacs. Auparavant, l’ambassadeur des Etats-Unis à Kinshasa avait déclaré qu’il était prêt à discuter de la question avec les responsables militaires de l’AFRICOM dont le quartier général est installé à Stuttgart, en Allemagne. Au besoin, présenter les besoins militaires de la RDC pour appréciation.

Ouvrons une parenthèse pour relever que le quartier général de l’AFRICOM est encore en Allemagne. Certainement, en attendant qu’un pays africain offre des possibilités stratégiques qui répondent aux exigences d’une telle mission dès lors qu’une telle éventualité avait déjà été évoquée dès le départ.

Au regard de tout ceci, c’est comme si les choses se sont accélérées pour aboutir à la signature de l’accord de vendredi dernier.

CONSEIL « MILITAIRE » A BUJUMBURA

Une semaine avant les signatures des accords militaires tant à Bruxelles qu’à Kinshasa, respectivement avec la Belgique et les Etats-Unis, une rencontre militaire de haut rang s’est tenue à Bujumbura, capitale du Burundi. Les responsables politiques et militaires des pays concernés étaient sur place. Il s’est agi de ceux du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda, du Kenya, des Iles Comores et Maurice, des Seychelles et de la Somalie.

Officiellement, il était question de la mise sur pied de la « Brigade sous-régionale d’intervention rapide, EASTBRIGACOM ». Ces pays répondraient ainsi à une résolution de l’Union africaine qui se propose de disposer en 2010 d’une « Force africaine » de 25.000 hommes. Chaque sous - région devra fournir au moins 5.000 hommes. Il s’agit de l’Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Est, du Sud et du Centre. C’est dans ce cadre que les pays de l’Afrique de l’Est se sont retrouvés à Bujumbura pour évaluer cette possibilité. Mais la Tanzanie, le Soudan et l’ Erythrée qui font partie de l’Est n’avaient pas répondu à ce rendez-vous. L’absence de la Tanzanie s’expliquerait par le fait que ce pays est pour la « non violence » ; l’ Erythrée ne souhaite pas pour l’instant s’asseoir sur la même table que l’Ethiopie tandis que le Soudan est encore trop pris par l’Affaire El-Béchir. Le feront-ils après ? Possible. Toujours est-il que les représentants des pays qui ont été présents ont soutenu cette initiative des pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est, avec comme président en exercice Paul Kagame, président du Rwanda.

Fait intéressant à souligner : les pays bailleurs de fonds se sont déjà manifestés afin de soutenir cette démarche. Il s’agit de la Grande Bretagne, des Pays Bas, du Danemark, de la Norvège, des Etats-Unis et de la France. Du côté des organisations non gouvernementales, on a noté la présence de OCHA (chargé des réfugiés) ; Horn of Africa, GTZ et Institue of Securty Studies. Il y a là l’odeur de la « guerre froide ». Cette fois dans la tendance à « gêner » la poussée chinoise en Afrique.

STRATEGIE DE SECURITE NATIONALE ET POLITIQUE DE DEFENSE

Comme on peut le constater, les questions sécuritaires intéressent de plus en plus plusieurs nations. Ajouter à cela les enjeux régionaux et internationaux. Nombreuses sont les organisations internationales qui adhèrent aux objectifs de l’AFRICOM qui consistent à mettre en place « une armée africaine » pour des missions d’interposition et d’imposition de paix. Aussi, l’AFRICOM s’est-il engagé à former les « casques bleus africains ». Or, à l’image d’une équipe nationale de football, cette armée africaine est tributaire des armées nationales qui doivent disposer des « forces combattantes d’élite » pour répondre aux attentes de cette mission. Les pays de l’Afrique de l’Ouest l’ont déjà compris avec l’ ECOMOG. Ceux du Sud sont très avancés dans le cadre de la SADC avec l’Afrique du sud en tête. Les pays de l’Afrique de l’Est ont décidé d’en faire autant avec la réunion de Bujumbura après les rencontres de Nairobi, Dar es-Salaam et Kampala. L’Afrique centrale se cherche encore dans le cadre de la CEEAC, et la13è session de Brazzaville visait justement à jeter les bases d’un espace de paix et de sécurité dans la sous-région. Ce sont ces deux thèmes qui ont dominé les travaux préparatoires de Kinshasa en prévision du 14ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale, CEEAC.

De ce qui précède, et compte tenu des plans de déstabilisation que la RDC subie, il convient de réagir en vue de répondre également aux préoccupations de l’Union africaine. La restructuration des FARDC s’impose, une fois de plus, comme priorité des priorités.

Les accords militaires qui viennent d’être signés avec la Belgique et les Etats-Unis, lesquels seront certainement suivis par d’autres partenaires, doivent s’inscrire dans le contexte d’une nouvelle approche de paix et de sécurité. Mieux, aboutir à une stratégie de sécurité nationale et élaborer une bonne politique de défense au regard des priorités économiques, politiques et sociales.

Que l’on tire des leçons de ces efforts significatifs du passé, mais qui se sont effondrés comme un château de cartes une fois le régime Mobutu a été défait. Cette stratégie de sécurité ne doit nullement s’articuler autour d’une personne ou d’un régime, mais s’inscrire dans la logique de la sécurité nationale pour que l’armée soit le vrai symbole de l’unité nationale et le socle des institutions républicaines. Et d’une meilleure politique de défense qui sorte des sentiers battus en prenant en compte les ambitions et les objectifs de la Nation congolaise.

Aussi, serait-il intéressant d’envisager la convocation d’un « Débat national » qui réunirait toutes les sensibilités politiques, économiques et sociales du pays, sans oublier, bien sûr, les experts militaires congolais. Le mérite de cette initiative est d’éviter que tout s’effondre avec la fin de la coopération bilatérale ou en cas de rupture des relations diplomatiques. Bien plus, l’armée est un « corps ». Elle doit résister à l’usure de temps et de régimes.

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samedi 25 avril 2009

The Real Authors of the Rwanda and Congo Crimes. Nkunda has been arrested but who will arrest Kagame ?

 

by Prof. Peter Erlinder

http://globalresearch.ca/, February 2, 2009

Professsor Peter speaks:
On January 24, Rwandan President Paul Kagame sent 4,000 troops into the Congo to arrest rebel "tutsi"-warlord, Laurent Nkunda, and wipe-out the remaining "hutu-genocidaires" lurking in the eastern Congo . As the New York Times reported in early December 2008, Nkunda is a former Rwandan Army officer and many of his troops also came from Rwanda , including child-soldiers recruited with Rwandan assistance.

The arrest was a surprise because Rwanda 's military and Kagame, himself, had been supporting Nkunda's "terror" in the eastern Congo for years. The Times later reported that Nkunda is not actually imprisoned in Rwanda , and that the real reason for the "arrest" may have been that he had become a political liability for Kagame. He simply knows too much about Rwandan crimes in the Congo and during the 1994 Rwandan "genocide" for Kagame to permit him to remain "on the loose."
And, with good reason.

Over the past two years, many different sources have exposed the ongoing crimes of the Kagame government and military, both before and after Kagame seized power in Rwanda in July 1994. Long a favorite of the Clinton and Bush administrations (U.S. diplomatic recognition was immediate, and U.S. military advisors were in Rwanda within days), Kagame's crimes are reaching huge proportions that require him, and his U.S. admirers, to do something to divert attention from Kagame's own responsiblity for Nkunda's crimes, as well as many, many others, committed over the past two-decades, including "genocide."
UN and Media Confirm: "Kagame is the Author of Massive Congo Crimes"

In addition to the Times article, in early December Kagame's Congo crimes were further documented in a December 12, 2008 UN Security Council-commissioned report that describes Rwanda 's 12-year occupation of a huge part of the Congo 5-times larger than Rwanda , itself. The UN report, which was also widely reported by the international media, makes clear that the Kagame's Rwandan-elites, and well-connected Ugandans in the north, are getting rich on the resources of the Congo , while killing more than 6-million Africans in the process.
More people are being killed in the Congo every 4-6 months than the 250,000 that have been killed in Darfur in the past 10-years, allegedly by a Sudanese government the U.S. opposes.
A fact that raises disturbing questions about why the international "human rights" community has been relatively quiet about the massive crimes in the Congo , by surrogates the U.S. supports.
But this is not really new information for anyone paying close attention to the tragedy unfolding in the Congo . According to Security Council reports in 2001, 2002, 2003 and 2008; reports by third-world "raw-materials watchdog" Global Witness; and, even President Clinton's former Assistant Secretary of State for Africa, Herman J. Cohen, (IHT December 13, 2008), Rwandan and Ugandan invasions of the Congo since 1996 have been fueled by the grab for Congo's raw materials, and that neither Nkunda nor "hutu-militias" are the real reasons for the decades-long war, that again threatens to explode, in a repeat of the1998-2002 "First "World War of Africa."
Kagame's "About Face" on Nkunda: A Strategy for His Own Survival

The four UN reports, make clear that Rwanda has used the presence of Rwandan refugees in the Congo as justification for Rwanda 's "resource grab." Of the 2-million Rwandans who fled Kagame's regime, only a small number could possibly have been involved in 1994 crimes and it is their sons and grandsons who are in the camps in the Congo , today. The arrest of Nkunda is yet another fig-leaf to cover the naked plunder that preceded Nkunda's Congo adventure, and will go on after his "arrest", at least until Kagame of Rwanda and Museveni of Uganda, are compelled to withdraw from the Congo fields of "blood-diamonds," "blood-casserite (tin)" and "blood-coltan (cellphones)" that have turned their respective capitals into international trading centers for mineral riches not found in either country.as UN reports over many years have described.

Kagame's abrupt "about face" in supporting Nkunda does nothing to reduce Rwanda's long-established resource grab-inspired military dominance of the eastern Congo, but does show that Kagame is being forced to change his tactics, to disguise Rwanda's actual role in the creating and supporting violence wracking the African Great Lakes region. The most recent invasion to arrest Nkunda is a clever diversionary tactic. But, the UN report and Nkunda's "bad press" are not Mr. Kagame's only problems of late.
Kagame's Problems Deepen as Proof of His Own Crimes Grows

Following the December 2008 UN report, the Netherlands and Sweden cut-off all foreign aid to Rwanda , and others are considering doing so too. Other EU countries are taking their own actions as the true nature of the Kagame regime is being revealed. In early 2008, Spain indicted 40-leading members of Kagame's government which followed a late 2006 French indictment charging Kagame and his followers with assassinating former Rwandan and Burundian presidents, the crime that triggered 1994 civilian-on-civilian killings in Rwanda.
The Spanish indictment details genocidal-style killings of more than 300,000 civilians by Kagame's troops during, and after, the 1994 war. Before this indictment, the defendants in the dock at the ICTR had been blamed for all the mass-killings in Rwanda . But, because only the losing-side in the Rwanda war are in the dock, it is clear that the story of the "Rwanda-genocide" will have to be re-examined.
Particularly after it was revealed last year that U.S. Ambassador Pierre Prosper ordered ICTR prosecutor Carla Del Ponte to be removed from office, when she insisted on prosecuting Kagame for the assasination of the former president, the crime that touched-off the "Rwanda genocide" because U.S. policy was to protect Kagame, despite the evidence of his guilt.

In November 2008, Germany also arrested one of Kagame's retinue under INTERPOL warrants based on the Spanish and French indictment. But, perhaps the least noticed, but potentially most important exposure of the manipulation of the " Rwanda genocide" story to "cover-up" the crimes of Kagame's military and government occurred at the UN Tribunal for Rwanda in December 2008.
The UN Rwanda Tribunal December 2008: "No Genocide Conspiracy or Planning"

On December 18, 2008, a three-judge panel in the Military-1 case at the UN tribunal acquitted the top four military officers of the former Rwandan government of charges of "conspiracy to commit genocide" and "genocide planning"which completely rejects the whole "Rwanda-story" that has been told by the Kagame regime July 1994, as a way of explaining the massacres that occurred during the 100-assault to seize power that began with Kagame's assassination of the presidents of Rwanda and Burundi on April 6, 1994.
Not only were the four officers acquitted of conspiracy and planning genocide, including "architect of the genocide" Col. Theoneste Bagosora, the highest ranking officer, General Gratien Kabiligi, was acquitted of all charges and was released from more than 10-years of custody. The three-judge panel in the Military-1 case was the first to in the history of the Tribunal to have been presented with long-suppressed UN and US government files that make clear that Kagame and his RPF were the aggressors and Kagame's military-strategy actually prevented both sides from using troops to stop the massacres the assassination of the two presidents touched off.[2]

The recently revealed documents, and testimony at the UN Tribunal ,confirm that massive civilian-on-civilian violence was predicted to erupt in Rwanda as a consequence of war, because of similar massacres that occurred in neighboring Burundi in late 1993, when the first popularly-elected Burundian president was assassinated by Kagame's Burundi-military allies. In fact, in late 1993 the US ambassador to Rwanda personally warned Kagame that he would be responsible for the same kind of massive violence, if he resumed the war.
Now evidence ICTR evidence shows that Kagame not only resumed the war, but assassinated two presidents as the opening shot, triggering the same massive killings that had already happened in Burundi six months before.

Previously suppressed UN documents also show that two-weeks after he assassinated Rwandan President Habyarimanaalong with a second Burundian president, Kagame told UN General Dallaire that he would not use his troops to stop the massacres because he was winning the war, and the civilian deaths were only "collateral damage for his their war-plan. The April 22, 1994 memo reporting this conversation is in the ICTR evidence.

Kagame also repeatedly refused a ceasefire, proposed by the former military to use troops to stop the massacres touched-off by Habyarimana's assassination. Documents from the former government repeatedly asking for a ceasefire, and Kagame's rejections, are also in the ICTR record that the 3-judge panel had before it.
The Unraveling of U.S./UK-Assisted "Cover-up" of Kagame's Crimes

But, the formerly suppressed documents also reveal that U.S. Secretary of State Warren Christopher knew of Kagame's mass-crimes no later than Sept 17, 1994. Other documents confirm a U.S.-engineered "cover-up" of Kagame's crimes has been going on since that time. UN documents confirm that the UN knew about mass civilian-killings by Kagame's forces by May 17, 1994, at the latest.
The documents also establish that the UN prosecutor and former Canadian Supreme Court Justice, Louise Arbour, knew that Kagame had assassinated the former President in 1997, but refused to act despite the recommendation a former FBI agent; an Australian Queen's Prosecutor; and UN Gen. Dallaire's own Chief of Military Intelligence. First she refused to prosecute, then shut down the investigation team completely. All of this was merely prelude to Bush administration Ambassador Pierre Prosper removing Ms. Del Ponte from office in 2003, because of his usefulness to the U.S.

Now we know that, because Kagame's Rwanda crimes were covered-up by the U.S. in 1994, and because he was not prosecuted at the ICTR for the assassination of the previous president in 1997 (when Bagosora and other Military-1 defendants were arrested) he has been free to rape the Congo of its riches and to massacre millions. The thousands of pages of UN and U.S. government documents in ICTR evidence, and subsequent events in the Congo will require re-writing the entire story of the " Rwanda genocide."

IF Kagame was the "good-guy" in Rwanda (despite the ICTR evidence that the 100-days of hell that his assassination of Habyarimana triggered, and which he told Dallaire in April 1994 was all part of his war-plan), the 2001-08 UN-Security Council reports of Kagame's crimes in the Congo show that he and his military must have done complete "about-face" of another kind, as soon as they took power in Rwanda in July 1994.
Kagame Has Found Nkunda Expendable - Will President Obama Continue U.S. It "Kagame Impunity" Policy?
Mr. Nkunda must now appreciate the well-known risks of relying on a patron for one's own powerthe patron may no-longer have need of the client's services. Nkunda has merely found himself in a situation similar to Panama 's U.S.-sponsored dictator Manuel Noriega, whose arrest was used to justify the invasion of Panama by the Bush-1 administration, when Noriega outlived his Cold War usefulness.
And, this is not even the first time that Rwanda has invaded the Congo remove a "no-longer-useful" leader. In 1996, Congo 's president for 30-plus "Cold War" years, Mobutu Sese Seko, was removed in a joint Rwanda/Uganda U.S. and U.K.-supported invasion, and replaced by Ugandan-client Joseph Kabila, once Mobutu's value as an anti-communist "bulwark" was outweighed by the public relations-downside of his well-known criminal rule.

At least Nkunda can be grateful that he didn't meet the same fate as another leader who ran afoul of U.S. interests in the Congo in an earlier era. In 1961 Patrice Lumumba was assassinated, not arrested. Of course, if Nkunda begins to spill what he knows about Kagame's crimes in Rwanda and the Congo ...."accidents" can happen.

The most recent Rwandan invasion to throw Nkunda "under the bus" in an effort to shore-up Kagame's image is actually an admission of the deep trouble in which Kagame finds himself, and the deep embarrassment he is becoming to his U.S. and U.K. patrons, who have protected him for over a decade. The December 2008 UN report; the European indictments; and, the formerly suppressed documents in ICTR evidence, taken together, raise the real possibility that the Obama administration may find that Mr. Kagame has also outlived his usefulness. When that day arrives, Paul Kagame's name will be added to the long list of former U.S. clients who outlived their usefulness and paid the price, like Noriega and Mobutu, but also, lest we forget.Saddam Hussein.
THE ONLY MORAL U.S.-AFRICA POLICY: END SUPPORT FOR KAGAME

Cutting off all western aid to Rwanda, like the Dutch and the Swedes; arresting Kagame and his henchmen under existing INTERPOL warrants, like the Germans; and prosecuting Kagame at the UN Rwanda Tribunal, or the International Criminal Court, will save far more African lives than any "foreign-aid for Africa" program than President Obama or Secretary of State Clinton could possibly conceive. One difficulty, of course, is that the "cover-up" of Kagame's 1994 crimes in Rwanda was initiated under her predecessor Warren Christopher.Bill Clinton 's Secretary of State. Which, in turn, raises difficult questions about Clinton 's foreign policy in central Africa , as well.
Professor Peter Erlinder teaches at the Wm. Mitchell College of Law, St. Paul , MN
[1] Professor of Law, Wm. Mitchell College of Law, St. Paul, MN; past-President, National Lawyers Guild, NY; President, ICTR-ADAD (Association des Avocats de la Defence), Arusha, TZ; Lead-counsel, ICTR-Military-1 Trial, Ntabakuze Defence. 651-290-6384/ peter.erlinder@wmitchell.edu
[2] In the interests of full disclosure: As Ntabakuze Lead Defence Counsel, these documents were unearthed and put into ICTR evidence for the first time by the author between 2005 and 2007.

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mercredi 8 avril 2009

Commentaire sur L’interview de Kabila au New York Times.

 

Thom Turi-Hano.

Dans cette interview traduite de l’Anglais au Francais par digitalcongo.net, Mr. Kabila a encore affirme que le Rwanda va extrader Laurent Nkunda et que celui-ci fera face a la justice congolaise. Cependant, on peut se demander de quelle marge de manoeuvre dispose Kabila pour obtenir de Kagame l’extradition de Nkunda. Le cas de Ntaganda, de qui Kabila affirme qu’il “a été si coopératif à faire les changements nécessaires qui ont apporté la paix” est une illustation que Kigali lui impose n’importe quoi. Il ne manqueait pas au CNDP des Tutsis moins criminels voire innocents pour representer la branche militaire de leur mouvement lors des negociations qui ont abouti aux Accords d’Ihusi.

Evoquant les massacres de Kiwanja, Kabila a prefere reprimander la MONUC pour son inaction, mais ignore le bourreau qui est Ntaganda en personne.

Je suis ebahi que Kabila declare qu’il n’y a pas de mandat d’arret a l’encontre de Nkunda. Cette grave contradiction dans une meme interview est un signe clair que Kabila ne travaille pas pour l’extradition de Nkunda. Si le Chef de l’Etat lui-meme “oublie” un mandat d’arret international lance par la justice de son pays, comment voulez-vous que ce mandat ait un effet?

A propos d’AFRICOM, le commendement militaire americain dont les Etats-Unis cherchent un pays d’acceuil en Afrique, Kabila a categoriquement refuse son installation en RDC. Personnellement je pense que les Congolais devraient accepter AFRICOM sur le sol Congolais pour les raisons suivantes.

1. Pendant le regne de Mobutu les Americains occupaient la base militaire de Kamina. Quoi qu’on puisse dire de cela, la relative stabilite politique et la paix (et oui, la paix car jamais a l’epoque on ne connaissait pas des massacres sur le sol congolais!) etait due notamment a une alliance militaire si strategique.

2. La RDC a le territoire necessaire pour cela; il faut tout simplement le faire le plus legalement possible avec un vote du Parlement.

3. Des pays comme l’Allemagne et le Japon ont toujours sur leur sol des bases militaires americaines et ces bases sont une source de revenu, mais aussi elles sont des alliances militaires strategiques dans le cadre de l’OTAN. Dans tous les cas le Rwanda a lui deja accepte et la base pourrait s’installer dans le Bugesera. Et cette presence militaire americaine pourrait donner au Rwanda une plus d’influence en Afrique Centrale.

A propos de la MONUC, Kabila a bien sur fustige son laxisme et/ou immobilisme pendant que les populations civiles sont tuees en sa presence. Kabila a evoque le cas des massacres de Kiwanja. Mais au fait les casques blues ne sont pas du tout immobiles ou laxistes. En effet, ils ont ete champion lorqu’il s’agissait de battre campagne pour Nkunda en participant activement a ses manifestations politiques, ils se sont distingues dans le traffic des armes contre le coltan et le diamant, et pires, ils ont participe dans le viol des femmes congolaises. Et il n’y a jamais eu de protestation du Gouvernement Congolais envers les authorites des Nations Unies. Apres tout, quel est le bilan de la MONUC? A mon avis le budget de la MONUC aurait mieux servi avec les humanitaires car au moins on pouvait sauver des vies perdues dans les cas de deplacements.

Parlant de la faiblesse de son armee, Kabila a evoque, a juste titre, l’embargo sur les armes impose a la RDC. Mais cela ne doit pas cacher que les echecs essuyes par l’Armee Congolaise sont en partie dues aux retraits ordonnes par Kabila lui-meme pendant que les FARDC avaient le dessus. Sans oublier la corruption qui gangrene son gouvernement et qu’il attribue totalement au regime de Mobutu.

A la fin de son interview, Mr. Kabila concede qu’il aurait sept, en tout cas moins de quinze collaborateurs sur qui il peut compter pour le changement positif au Congo. Apparemment il vient de reduire ce nombre en poussant a la demission le President du Parlement.

Vous pouvez lire l’interview en Francais ci-bas. Vous pouvez aussi lire l’interview originale en Anglais sur le site du New York Times en visitant http://www.nytimes.com/2009/04/04/world/africa/04kabilatranscript.html?ref=africa avec des extraits audio.

 

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Dans une interview à New York Times, Joseph Kabila affirme avoir très peu des collaborateurs déterminés à l’aider à reconstruire le Congo
Kinshasa, 08/04/2009 / Politique

Le chef de l’Etat, Joseph Kabila, a accordé une interview au journal américain « New York Times » au cours de laquelle, il a regretté le fait de n’avoir pas eu suffisamment de temps pour préparer et former des cadres qui se distinguent des Mobutistes dont la mauvaise gestion a plongé le pays dans la misère.

Joseph KabilaQuestion : Commençons par la façon dont les choses ont évolué dans votre pays. Comment vous sentez-vous maintenant ?
Réponse : Pour apprécier les choses et dire comment elles marchent, il faut voir comment les choses étaient il y a dix ans, quinze ans, quelques mois, quelques semaines auparavant. En ce qui concerne la Rdc, je crois que nous avançons dans la bonne direction. Cela nous a pris beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, beaucoup de ressources, beaucoup de sacrifices, particulièrement de la part de la population. Aujourd’hui, nous commençons à parler de la paix, de la paix durable.

Parlez- nous du récent accord entre la Rdc et le Rwanda pour traquer les rebelles rwandais des Fdlr. Faites-vous confiance aux Rwandais ?
Eh bien, eux ont-ils confiance en moi ? La confiance est un grand mot, surtout quand on parle de pays ou de nations. Entre les pays et les nations, tout est avant tout question d’intérêts. Quels sont nos intérêts ? C’est d’avoir un voisin épris de paix, un voisin qui respecte notre intégrité territoriale, un voisin qui respecte notre indépendance. Et, bien sûr, un voisin avec lequel nous pouvons faire les affaires. Quels sont les intérêts du Rwanda au Congo ? J’aime croire que ce sont les mêmes intérêts. Cependant, s’il y a un agenda caché, et si le Rwanda contrôlait illégalement des concessions minières ou s’il donnait un coup de main à ce qui se passe au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, alors nous serions loin de la confiance. Nous leur accordons le bénéfice du doute. Une fois de plus, probablement pour la dernière fois.


Que va-t-il advenir de Laurent Nkunda (le général rebelle congolais, qui a été arrêté par les troupes rwandaises en janvier) ? Nous avons entendu dire qu’il pourrait revenir au mois de mai au Congo en tant que général. Etes-vous d’accord ?
Eh bien, je ne suis pas d’accord avec beaucoup de choses. Mais il y a des choses que vous devez vivre. Parmi les choses qui ne sont pas vraies, c’est le retour de Nkunda dans l’armée congolaise. Non, c’est hors de question. Le peuple congolais ne pourrait pas comprendre cela après tout ce que Nkunda a fait. Après tout, nous avons perdu tant d’années de travail à cause de ses aventures. Le peuple congolais aimerait avoir des réponses à cela. Pourquoi et comment Nkunda a agit de cette manière. S’il vient, la meilleure façon de donner cette réponse au peuple, ce sera la justice. Quelle est la prochaine étape, c’est une autre question.


Dans les faits, qu’est-ce que cela signifie ? Serait-ce une sorte de commission vérité et réconciliation ?
Nous n’avons pas encore fait cela. Mais on peut commencer par la justice avant d’arriver à la commission « vérité et réconciliation ». Mais nous ne voulons pas prendre des mesures qui pourraient nous ramener à la case départ, nous ramener là où nous étions, hier ou avant-hier. Donc nous nous efforçons de peser les actions.


Est-ce que cela veut dire que Nkunda va être extradé au Congo pour y être jugé?
Absolument. Il va venir. Nous allons le mettre en jugement dans le but d’avoir des réponses à beaucoup de questions. Et puis, nous allons voir combien de temps ce processus prendra.


Pensez-vous que les Rwandais vont vraiment le transférer ?
Eh bien, nous allons voir. Je crois de bonne foi qu’ils le feront, ils doivent le faire.


Avez-vous commencé un nouveau combat avec Nkunda ?
Je ne suis pas un va-t-en-guerre. Et je ne suis pas un pacifiste non plus. Mais j’aime la paix. Donc, il est hors de question que nous ordonnions une offensive contre Nkunda. Non, non, nous n’avions pas de raisons de le faire.


Comment se fait-il que l’armée a été impuissante face à lui ?Quel est le problème avec les militaires ?
Je ne pense pas que l’armée fut impuissante face à lui. Il y a deux questions que nous devons avoir à l’esprit. Le Congo est encore en pleine reconstruction de ses institutions, y compris les institutions de sécurité. Deuxièmement, et c’est ce que le monde doit savoir, le Congo a été pratiquement pendant longtemps sous embargo en armes. D’une part, nous avons l’obligation de protéger et de défendre notre pays. C’est ce que nous faisons et nous continuerons à le faire. Mais d’autre part, vous avez ces messieurs assis quelque part à Bruxelles et ailleurs, qui font que nous enchaîner les mains derrière le dos.


Est-ce que laisser entrer les Rwandais fut un risque?
Dans la vie, vous devez toujours prendre un risque. La respiration est un risque. Lorsque vous mangez, vous pouvez avaler votre nourriture de travers. C’est un risque. Il s’agit d’un risque que nous avons dû prendre en vue de faire disparaître un problème qui a dérangé la population au cours des 15 dernières années.


Avez-vous eu des pressions des États-Unis ou d’autres pays ?
Non, de personne. Vous pourriez être surpris de savoir qu’ils ont aussi été pris au dépourvu.


Que pensez-vous de la MONUC ?
Elle a réussi dans certains domaines, comme à l’Ituri. Maintenant, nous devons nous poser la question : est-ce suffisant- en particulier après ce que nous avons vu lors des combats ? Comment la MONUC a été utile ? A-t-elle été déployée sur le terrain partout ? Comment a-t-elle été utile - non pas pour protéger l’armée congolaise - non, nous n’avons pas besoin de la protection de la MONUC - mais de protéger la population locale ? Bien sûr, il y a eu des massacres qui ont eu lieu à Kiwanja et ailleurs sous leur nez. Il y a un grand point d’interrogation. Nous nous devons d’accepter la MONUC mais, certainement un jour elle nous quittera. Quand est-ce ? Une grande interrogation de plus.


Etes-vous déçu par ce qui s’est passé ?
Non seulement moi, mais la population congolaise s’estime déçue. La MONUC a fait des promesses et obligations. Mais elle ne répond pas à ces obligations et ne respecte pas ses promesses.


Quel type d’obligations et de promesses ?
Les obligations de protéger la population. Les promesses de faire en sorte que le cessez-le-feu ne soit pas rompu. Ils ne l’ont pas fait.


Donc, le Congo est tenu en otage par ce qui se passe dans l’Est du pays. Est-ce cela qui rend difficile que vous puissiez faire autres choses ?
C’est très douloureux, très douloureux. L’impression que vous avez à partir de médias du monde entier est que l’ensemble du Congo est en train de brûler. Non, nous avons 145 territoires dans ce pays. En dehors de ceux-ci, vous avez 4 ou 5 qui ont eu des problèmes. Mais c’est vrai que je consacre 80 pour cent de mon temps à résoudre ce problème du Nord-Kivu et du Sud-Kivu au lieu de travailler sur les questions de développement. La souffrance du peuple, vous ne pouvez pas supporter cela.


Parlez-nous un peu des difficultés économiques du Congo ?
La situation est très mauvaise pour nous. 60% de nos revenus venaient de l’exploitation minière. Le secteur minier a été durement touché – très très durement. Nous croyons que nous avons d’autres secteurs à développer, et nous pouvons les développer rapidement. À l’instar de l’agriculture. Autrefois, nous étions l’un des plus grands producteurs de café, de cacao. Nous avions d’énormes plantations de d’hévéa. Nous devons relancer tout cela. Ces efforts sont en cours. Dans les villes du Congo, la population est très très jeune. C’est presque une bombe à retardement. Il faut s’assurer que ces jeunes hommes et jeunes femmes soient employés, sinon on aura des troubles sociaux.


Qu’en est-il de 9 milliards de dollars de développement dans le cadre de la coopération chinoise ?
Je ne comprends pas la résistance que nous avons rencontrée. Qu’est-ce que les Chinois traitent ? Nous avons dit que nous avions cinq priorités : les infrastructures, la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité et le logement. Maintenant, comment pouvons-nous faire face à ces priorités ? Nous avons besoin d’argent, beaucoup d’argent. Pas de 100 millions de dollars US de la Banque mondiale ou les 300 millions du FMI Non, nous avons besoin de beaucoup d’argent, et surtout que nous sommes toujours en service d’une dette de près de 12 milliards de dollars. Et qu’il est de 50 à 60 millions de dollars US par mois, ce qui est énorme. Vous me donner 50 millions de dollars chaque mois pour le secteur social et nous allons de l’avant. Quoi qu’il en soit, c’est un autre chapitre. Mais nous avons dit : oui, nous avons des priorités, et nous avons parlé à tout le monde. Américains, avez-vous l’argent ? Non, pas pour le moment. L’Union européenne, vous avez trois ou quatre milliards de dollars pour ces priorités ? Non, nous avons nos propres priorités. Ensuite, nous avons dit : pourquoi ne pas parler à d’autres personnes, les Chinois ? Alors nous leur avons dit, avez-vous l’argent ? Et ils ont dit, oui, nous pouvons discuter. Donc, nous avons discuté.


Avez-vous le ressentiment envers l’Ouest à propos de cette affaire ?
Eh bien, je ne comprends pas pourquoi ils nous ont dit de ne pas signer ces accords. Probablement parce qu’il y a beaucoup d’ignorance, l’ignorance de la façon dont notre situation est difficile. Bien sûr, lorsque vous êtes assis à Washington ou vous êtes assis à New York, vous croyez que tout le monde est comme à Washington ou à New York. Mais les gens souffrent. Qu’est-ce qui m’a révolté moi ? C’est le fait qu’il y ait une résistance à cet accord sans faire une contre-proposition.


Vous avez bien une grande tâche. Vous avez des problèmes de sécurité. Votre pays est très vaste. Ne vous sentez-vous pas dépassé ?
Eh bien, parfois je me sens débordé. Mais il y a certains d’entre nous qui sont nés pour mener une bonne vie, à faire toutes les choses que n’importe qui peut vouloir faire, à vivre le rêve. Mais il y a ceux qui sont nés sans doute pour souffrir afin d’apporter des changements nécessaires de sorte que la prochaine génération ait un avenir meilleur. Le pays est immense, mais nous essayons de traiter les problèmes un à un. Le principal problème de la sécurité nous l’avons traité. L’autre question est celui de développement. Et bien sûr, vous avez la corruption et l’administration qui ne fonctionne pas, ce n’est pas fluide, et vous avez des partenaires qui ne comprennent pas la totalité des défis.


Qu’en est-il de la justice ? Il y a eu beaucoup de plaintes à propos de Bosco Ntanganda (un ancien général de rebelles accusés de crimes de guerre, qui a récemment été intégré dans l’armée congolaise). Pouvez-vous transférer Bosco à la Cour pénale internationale ?
Il n’y a pas un pays en Afrique, qui a coopéré avec la CPI comme le Congo. Sur l’ensemble de personnes détenues à la CPI, quatre sont des Congolais. Cela vous montre comment nous avons coopéré avec la Cpi. Mais nous devons aussi être pragmatique. Et réaliste. La justice qui mène à la guerre, à l’agitation, à la violence, à la souffrance et tout ce qui, je pense que nous devrions dire : nous allons attendre, nous allons en finir avec cela pour le moment. Pour moi, la priorité aujourd’hui, c’est la paix.


Qu’est-ce que cela signifie ?
Bosco a été si coopératif à faire les changements nécessaires qui ont apporté la paix dont nous avons besoin. Il faut lui donner les avantages, de ce que nous appelons en français, le bénéfice du doute. C’est ce que nous faisons. Nous sommes en train de le suivre, de le contrôler. Nous n’avons pas oublié qu’il a affaire à la justice. Mais dans le même temps, nous disons à la justice qu’elle ne peut pas se faire si la guerre éclate.


Est-ce la même chose pour Nkunda ?
Il n’y a pas de mandat pour le moment contre Nkunda.


Donc, en fin de compte, sera-t-il puni ?
Quiconque commet des crimes devrait être puni. Et l’essentiel, c’est de reconnaître qu’on a commis des crimes. Car le processus de guérison commence à partir de là, de reconnaître avoir mal fait et qu’on ne le fera plus.


Nkunda aussi ?
Oui. Et je crois que s’il est aussi intelligent qu’on le pense, il pourrait commencer par demander pardon à la population, en particulier aux populations du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les gens ne savent pas quelle est la profondeur de la douleur de quelqu’un qui a perdu un être cher. C’est le début d’un processus de guérison que de se reconnaître coupable et de demander pardon.


Que pensez-vous de Africom (le nouveau commandement militaire américain en Afrique) ? Quel intérêt y a-t-il à accueillir cette base ici ?
L’installation de cette base au Congo est hors de question. Nous ne pensons pas que le Congo peut être la base pour toute personne ou puissance, pas du tout. Mais nous avons un programme avec le gouvernement américain pour former certaines troupes de notre armée.


Que pensez-vous de Obama ?
Qu’est-ce que je pense de Obama ? Je ne sais pas ce qu’il pense de moi. Je ne veux donc pas avoir quelque chose à dire sur lui. Mais je crois qu’il y a beaucoup d’espoir, en Afrique, bien sûr, mais au fond, dans le monde entier, que l’Amérique fera ce qu’elle doit faire.


Quels sont vos loisirs ? Pour évacuer la pression ?
Je suis un collectionneur des engins à roues. Je collectionne les motos : vieilles motos, nouveaux modèles. J’en ai 4, 5, 6.


Qu’est-ce qui est plus favori ?
Une Ducati (un vélo italien)


Où roulez-vous ?
À Kinshasa, et non pas dans la ville, mais dans les allées.


Est-il vrai que vous ne fumez pas et vous ne buvez pas ?
Je ne fume pas. J’essaie de boire un peu de vin, quand je suis en société - ce qui ne m’arrive pas souvent, mais, bon, il ne faut pas ressembler à quelqu’un qui vient de la planète Mars.


Vous préoccupez-vous de votre propre sécurité, après ce qui est arrivé à votre père ? (Laurent Désiré Kabila, dernier président du Congo, a été assassiné en 2001.)
Bien sûr, cette question me marque, et après ? Mais non, cela ne me vient pas à l’esprit, et en tout cas, vous ne pouvez vivre qu’une fois. Et vous ne mourez qu’une fois, - je l’espère, pour ceux qui ne croient pas à la réincarnation, comme moi (rires). La mort, elle est là, toujours avec nous. Quand va-t-elle frapper ? Point d’interrogation.


Qu’est-ce qui vous convient le mieux, d’être soldat ou d’être président ?
Eh bien, je ne sais pas. Je crois que vous devriez poser à ma mère cette question. Mais, c’est vrai que je suis devenu un soldat, un officier, et bien, parce que j’étais volontaire. Mais je suis devenu président à partir de 2001, en raison des circonstances tragiques. Mais vous devez apprendre à vivre avec la situation dans laquelle vous vous trouvez.


Avez-vous les bonnes personnes pour vous aider ?
(longue pause) Mobutu a dirigé ce pays pendant 32 ans. Il a créé une classe politique et il a créé une mentalité et nous n’avons pas encore mis fin à cela. Les anciennes mauvaises méthodes sont toujours là : - corruption, mauvaise gestion, et de tout cela. Notre plus grande erreur, c’est que nous n’avons pas trouvé assez de temps pour transformer et former nos propres cadres. On n’a pas besoin d’un millier de personnes pour transformer un pays. Non, on n’a besoin que de 3, 4, 10, 15 personnes avec des convictions, déterminées et résolues. Ai-je ces 15 personnes ? Probablement, 5, 6, 7, mais pas encore 15.
A suivre...
(TN/Yes)

Last edited: 08/04/2009 17:56:54

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samedi 28 mars 2009

Rouler au Chukudu Avec le Washington Post

 

Le chukudu, ce velo en bois utilise au Nord-Kivu pour le transport des biens, est devenu tout un symbole. Pendant que ses utilisateurs le considerent comme un moyen de transport, les occidentaux le voient comme  a juste titre comme un symbole du sous-developpment. Mais pour le Washington Post, le chukudu est une identite; “il est pour Goma ce qu’est le velo pour Amsterdam et la voiture cheval pour le Central Park de New York”.

Lisez cet article en Anglais de Anna Hursaka du Washington Post pour une vue differente de celle que vous avez toujours eu du chukudu. Si le garcon sur la photo ci-bas savait que son engin contribue a la protection de l’environnement, il serait probablement etonne.

A Small Ride That's a Big Wheel in Congo

By Anna Husarska

Sunday, March 29, 2009; Page B03

GOMA, Congo

A chukudu in Kibati camp for displaced persons near Goma, in the Congo

A chukudu in Kibati camp for displaced persons near Goma, in the Congo (Anna Husarska/ftwp -

Anna Husarska for The Washington Post)

"Chu-ku-du, chu-ku-du, chu-ku-du" goes the wooden scooter as it bumps along the lava-covered streets of this central African city. It's a strange-looking contraption, like a handmade toy for grown-ups: two rubber-covered wheels connected by a board, with a steering handle atop an upside-down fork.

Even the oldest people can't remember when and how the onomatopoeically named chukudu first appeared in this part of North Kivu, an area of eastern Congo between the north shore of Lake Kivu and the heart of the Virunga National Park. But it is to Goma what the bicycle is to Amsterdam and the horse-drawn carriage to New York's Central Park.

Despite its odd appearance, a chukudu goes amazingly fast and can carry heavy loads; an owner can earn up to $10 a day -- a huge amount for the Congolese -- transporting a variety of goods. And more than that, it can help liberate the women of this region from some of the backbreaking work they face every day. Imagine if the chukudu and international aid organizations worked together to help move Congolese women along the road toward embracing their rights.

The regular traffic on the eastern Congo's pothole-strewn thoroughfares is generally a trickle of women and girls in colorful dresses walking along the side of the road, each one carrying some unbelievable cargo on her head -- charcoal, maize, perhaps the family's laundry -- as well as a child tied to her back, or water in a 20-liter container hanging from a strap around her forehead. Men pass by riding bicycles or donkeys or on foot, but they rarely carry anything more than their own personal items and perhaps a transistor radio or a notebook. The division of labor is clear.

But if a household owns a chukudu, a "maman" (Congolese for woman or lady) can ask "papa" to transport a load. She will still be multitasking 24/7, and he will still be mostly idle. But at least one heavy weight will be lifted, literally, from her shoulders. Moreover, if men share the burden of transporting loads for a family's use, that means that women and girls won't have to make as many cargo trips. And that means that they'll be safer, because crime -- especially rape -- is rampant on Congolese roads. In addition, a man with a chukudu is a potential money-earner. And to top it all off, the chukudu is environmentally friendly: Wooden scooters don't pollute.

The same can't be said for the kings of the road here: the slow convoys of white armored cars, trucks and bulldozers of the United Nations peacekeeping mission that spew clouds of exhaust and routinely clog traffic wherever they go.

Yet circumstances in North Kivu are anything but routine: The region's main claim to tragic fame is an ongoing many-sided civil war, partly the sequel to the 1994 genocide in neighboring Rwanda. Until recently, the war involved rebel Tutsi groups, rebel Hutu groups, regular Congolese army and a few other motley armed bands. The Tutsi rebels disbanded in January, and many of them joined the regular Congolese army they had previously been fighting. Around the same time, the Rwandan army entered Congolese territory at the invitation of Congolese President Joseph Kabila. Together these armies, which had fought two wars against each other in the 1990s, began an offensive against the Hutu rebels, many of whom are said to be former "genocidaires."

In late February, the departure of some of the Rwandans was celebrated by a joint military parade in Goma, where civilians have an uneasy relationship with foreign militaries that have contributed to the conflict and chaos here. But there has been no clear information about how many troops have left and how many remain, and how long they will stay.

Meanwhile, the United Nations deployment of peacekeepers here is the largest it has ever stationed anywhere in the world. Of the more than 17,000 personnel of the operation known by its French acronym MONUC, about 6,000 are in the province of North Kivu. MONUC's mandate was renewed and reinforced last December; importantly, its first and foremost task is "to protect the civilian population." And this is a monumental job: The current conflict has forced an estimated 1 million people or more to flee their homes in North Kivu and seek shelter in displaced persons' camps, with other families, or in neighboring Uganda.

MONUC is the first to admit that it can't protect so many civilians at risk. Last October, when 150 people were massacred in the town of Kiwanja, MONUC -- stationed little more than a mile away -- knew nothing about the incident. MONUC soldiers have interpreters only during working hours and only on weekdays, not necessarily the timetable when atrocities occur. Moreover, not all MONUC deployments are identical, nor do they operate under the same regulations: When armed men attacked a convoy of the International Rescue Committee last October, a contingent of MONUC soldiers of one nationality simply abandoned our team. The convoy was later rescued by a peacekeeping unit from India.

The humanitarian intervention in North Kivu is also huge: Ten U.N. agencies and more than 60 international non-governmental organizations operate here, providing shelter, food, safe water and latrines and such basic amenities as blankets, soap and pots and pans. They seek to improve access to schools and health care for displaced civilians, offering catch-up programs for children who missed school because of the war, and medical and psychosocial care for girls and women who have been raped.

When the armed groups move their troops, forcing the populace into flight, and when humanitarian groups try to help the displaced by bringing them vital support, it makes for a lot of comings and goings on the roads around here.

Which brings us back to the chukudus. Those funny-looking but sturdy machines can carry hundreds of pounds of goods balanced on the central running board. This may mean several bags of cement or cases of bottled drinks, dozens of heads of cabbage strung together like bowling balls, or numerous sacks full of charcoal. The chukudu must be pushed uphill, but Goma, the destination of most of the merchandise, is at the bottom of a hill. Heading down, the chukudu acts like a skateboard, and the chukudista just has to maintain his balance, using a piece of tire pressed against the back wheel as a brake. When the scooter is empty, he rests his knee on a pad made from the sole of a flip-flop and pushes with the other leg.

Four years ago, in an effort to boost East Congolese pride and promote this very sui-generis vehicle, MONUC and the office of the United Nations High Commissioner for Human Rights organized a 5-km chukudu race to celebrate International Human Rights Day. Two hundred competitors, divided into juniors and seniors, took part. The winners each received a brand-new bicycle; the runners-up won prizes tailored to local needs: goats or metal sheet-roofing.

There was a minor revolt in the chukudista ranks in 2007, when the then-mayor of Goma wanted to ban the vehicles from the center of town. But that mayor is gone, and the chukudus are still here. And according to the Web site of the Padri Bianchi, an order of Italian monks who work in Goma, a Congolese nun by the name of Deodata is teaching the chukudistas basic arithmetic and how to read. "Now they are learning to raise their heads, and soon they will be demanding their rights," the Web site, Missionari d'Africa, quotes the nun as saying, somewhat defiantly.

Of course, a wooden scooter can do only so much to stop criminal behavior, change social habits, promote human rights, advance literacy and liberate the women of Congo. But every wooden wheel does its little bit.

anna.husarska@theirc.org

Anna Husarska is senior policy adviser with the International Rescue Committee.

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lundi 23 mars 2009

Apres son Soutien Echoue a McCain, Kagame Fait Chantage a Obama

 

Par Thom Turi-Hano.

25 mars 2009.

kagame Vous souvenez-vous du jour ou, Paul Kagame, President du Rwanda, disait, a la question d’un journaliste a propos de son point de vue sur les elections presidentielles americaines, qu’il ne pensait pas que le peuple americain elirait un noir? Eh bien, pendant que toute l’Afrique, a l’instar du reste du monde, celebrait la montee en sondages du candidat democrate, Kagame avait surpris plus d’un par ses propos. Pour ceux qui connaissent les enjeux et la politique etrangere de la minorite Tutsi au pouvoir au Rwanda, Paul Kagame n’etait pas aussi pessimiste comme certains pourraient le penser. Il avait exprime plutot son souhait car pour Kigali, Barack Obama est impredictible et a en croire sa vision africaine, croyez-moi, son arrivee donne du frisson a certains au Rwanda.

Si quelqu’un vous disait que Kagame avait soutenu la candidature de John Mccain contre Obama, vous ne le croirait pas. En effet, les huit ans de Bush a la Maison Blanche ont ete pour le pouvoir rwandais et leur branche rebelle a l’Est de la RDC un free ride. Connaissant que Bush a passe ses huits ans a la Maison Blanche a servir les interets prives a travers sa politique aussi bien nationale qu’etrangere, il n’y avait pas urgence a Maison Blanche que la guerre de la RDC finisse. Souvenez-vous que Condoleeza Rice avait fait injonction au Secretaire General de l’ONU, le tres incompetent Ban Ki Moon, de ne pas revoquer le General Karenzi Karake de son poste de Commandant Adjoint des forces de l’Union Africaine au Darfour, malgre les temoignages multiples que cet homme a les mains plein de sanf des Congolais. Dans son soutien a John Mccain, Kagame ne s’est pas limite a dire qu’il ne voyait pas “Blancs voter pour un Noir”, ce qui temoigne du racisme de Kagame, a l’image de son gouvernement mono-ethnique. Il etait alle jusqu’a envoyer une delegation de ses proches a la Convention du parti Republicain a Minneapolis, mais malheureusement ses previosions avaient echoues et il fit vite a feliciter le nouveau President americain et meme a se comparer a lui.

obamaPendant ce temps, Barack Obama, Senateur de l’Illinois, avait sponsorise une loi au Congres   pour le soutien a la democratisation de la RDC. The Democratic Republic of the Congo Relief, Security, and Democracy Promotion Act (S.2125) avait ete signe en loi et une telle legislation, bien que restee lettre morte, n’etait pas de nature a plaire a la dictature rwandaise. Il va sans dire que le Rwanda a meme exploite la loi a son avantage car le Consul americain a Goma fut pour longtemps un superviseur de la guerre de l’Est de la RDC, avec un soutien diplomatique tout azimuts a la rebellion. Meme la mise de Laurent Nkunda sur la liste des terroristes du Department d’Etat n’avait pas empeche celui-ci de declarer qu’il aime George Bush. Le president Barack Obama est pour une politique africaine des “anchor states”, un peu a l’image des “ecoles pilotes” de la democratie et la stabilite en Afrique de l’Est, de l’Ouest, et Australe. Ces etats ont en commun des grandes superficies, les plus grandes populations d’Afrique et regorgent des ressources naturelles. La RDC remplie ces trois conditions, a la seule difference qu’elle manque un appareil etatique viable. quoi qu’il en soit, avec une telle vision, la RDC aurait une chance de redevenir un “anchor state” comme au temps de la guerre contre Jonas Savimbi a partir de la Base militaire de Kamina. Pendant que a Kinshasa les energies sont epuisees a savoir qui va remplacer devenir President du Parlement si Vital Kamerhe cede a la pression de sa plateforme politique, a Kigali on travaille sur les moyens de renverser la tendance ideologique de la nouvelle administration a Washington. Kagame sait qu’il n’a aucun des atouts, et les recentes suspensions d’aide au budget du Rwanda par certains pays europeens lui ont fait changer de strategie, et Laurent Nkunda en a paye les frais.

Rice 1 A Kigali, les diplomates Rwandais ne cachent pas leur sceptiscisme vis-a-vis d’Obama. Ils vont jusqu’a le taxer d’avoir dans son equipe des Clintoniens, comme si Bill Clinton etait vraiment ennemi du Rwanda. Rappelez-vous que kagame ne serait pas la ou il est sans Clinton. Mais pour avoir le soutien total de washington, Kagame n’avait pas hesiter a faire chanter Washington pour son inaction pendant le premier genocide Rwandais. Ce chantage a permis a Kagame d’operer un contre genocide 10 fois plus meurtrier au Rwanda et en RDC et Washington de Bill Clinton a pratiquement ”ferme les yeux.” Cependant il est etonnant que, au lieu de s’attaquer a Hillary Clinton, porteuse du message du renouveau diplomatique a Washington, Kigali a trouve un bouc emissaire en la personne de Susan Rice. En effet, Susan Rice est la seule personne de l’Administration Clinton a avoir participe a la gestion de la crise des Grands Lacs africains. A l’epoque, son visage mignon suggerait plutot une stagiare, un peu comme un membre du celebre Corps de la Paix, comparee a ses boss de l’epoque Madeleine Albright, Secretaire d’Etat et Richard Clarke, le patron du National Security Council; ainsi que son predecesseur a l’ONU de l’epoque Bill Richardson, actuel gouverneur du Nouveau Mexique. A Kigali on accuse Susan Rice de s’etre oppose a l’intervention de Washington pendant le premier genocide. Evidemment a Kigali ils savent qu’en realite c’est Richard Clarke qui avait plutot oppose une telle idee et meme au-dela de sa personne, les Americains ne peuvent pas risquer leur vie dans les Mille Collines du Rwanda “juste pour du cafe Arabica.”

Le chantage comme principal politique etrangere du Rwanda ainsi que le genocide comme fond de commerce de Kagame payent et ils n’ont pas ete utilise contre Washington seulement. La France a toujours ete une cible de Kigali pour avoir obtenu de l’ONU l’operation humanitaire dite Turquoise. Avec l’arrivee de Sarkozy dont la politique etrangere dans son pays peut etre comparee a celle de Kabila au Congo, et son Ministre des Affaires Etrangeres, tres proche de Kagame et du FPR, il y a lieu de penser qu’il y aura du repis. Mais tant que les mandats d’arrets de du juge francais Jean-Louis Bruguiere seront la, il convient de continuer d’observer les relations entre les deux pays. D’aucuns se demandent maintenant le sort reserve a Rose Kabuye, premier proche de Kagame a etre arrete en application de mandat d’arret ci-haut cite.

Rice 2Pour revenir aux relations USA Rwanda sous l’Administration Obama, apparemment le  Rwanda cherche a exploiter des propos attribues a Susan Rice a l’epoque ou elle etait Sous-Secretaire d’Etat aux Affaires Africaines. Il semble qu’elle aurait declaree qu’il serait risque d’utiliser le terme “genocide” avant les elections legislatives “pendant qu’on ne faisait rien” de cela. Susan Rice a nie avoir tenu ces propos, mais pour ceux qui savent Kagame, il a trouve un outil diplomatique pour la nouvelle administration. Reste a savoir si ca reussira car jusqu’a present Obama se concentre sur la crise economique que traverse les Etats-Unis. Mais a en croire Colette Braekman de La Libre Belgique, c’est lui qui aurait fait pression sur Kagame pour stopper l’aventure du CNDP en RDC. Si cela est vrai, rien que cela doit faire grincer les dents a Kagame. Si Kabila savait seulement lire les evenements politiques du monde… Avec la nomination de Johnnie Carson, un veteran de la diplomatie africaine a Washington, bientot nous commencerons a apprendre beaucoup plus de la vision d’Obama pour l’Afrique. Et pour les incredules, nous verifierons ensemble la tentative de Kagame a recourir a son “blackmail foreign policy” contre Obama. Let’s wait and see.

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Congo to push forward with $9 bln Chinese contract

 

By Joe Bavier, AP.

KINSHASA, March 23 (Reuters) - Democratic Republic of Congo will push ahead with a $9 billion Chinese mining and infrastructure package despite pressure from the International Monetary Fund (IMF) which believes the deal will add to Congo's debt mountain, a top government official said on Monday.

Under the 2007 agreement, Congo will receive much-needed roads, railways, hospitals and schools while China secures billions of dollars worth of lucrative copper and cobalt reserves it needs to feed its export-driven economy.

"No, we will not revisit this contract," said Moise Ekanga, head of President Joseph Kabila's office for the contract.

Speaking to Congo's United Nations-backed Radio Okapi on Monday, Brian Ames, division chief in the IMF's African Department, said the lending body was worried the deal will only add to Congo's external debt of more than $10 billion.

"There are some aspects of the loan that perhaps have implications for the ability to support the debt," Ames said.

The IMF suspended its programmes in Congo in 2006, during a three-year transitional administration heavily criticised for fiscal mismanagement and corruption.

Congo is pushing for IMF activities to be relaunched and is also angling for at least partial forgiveness of its debt.

The fund has indicated that possible changes to the Chinese deal will be a condition for any partnership or debt relief.

ECONOMIC SLIDE

Both Chinese and Congolese officials reject the idea that the contract risks plunging the mineral-rich but cash-strapped former Belgian colony deeper into debt.

"That is the IMF's version. The Congolese government is making sacrifices to benefit from debt relief, but it is also in need of renewed infrastructure," Ekanga said.

Negotiations on an initial $6 billion worth of public works and mining infrastructure projects have already been finalised, he said. Congo is still discussing the terms of the remaining $3 billion investment, which Ekanga said will likely not be required before the funds included in the current deal are exhausted in four or five years.

The pressure from the IMF comes as Congo is becoming increasingly dependent upon foreign donors and lenders to help save its economy, which is struggling as a result of a worldwide drop in demand for its mineral exports.

In December, the IMF lowered its projection for direct foreign investment in Congo in 2009, most of which had targeted mining, by over two-thirds to $800 million. And foreign reserves that stood at over $225 million last April have evaporated.

Earlier this month, the IMF's executive board approved $195.5 million for Congo from its Exogenous Shocks Facility, designed to speed financing to countries hurt by the slump.

The World Bank has promised $100 million in grants to pay teachers' salaries, electricity and water bills. The European Union and African Development Bank are expected to offer additional emergency funding.

Some 5.4 million people were killed in Congo in a 1998-2003 war and the humanitarian crisis that followed. Most died from hunger and disease.

(Editing by Daniel Magnowski and Mark Trevelyan)

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dimanche 22 mars 2009

Johnnie Carson nommé secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines

 

RFI, Article publié le 22/03/2009 Dernière mise à jour le 22/03/2009 à 06:21 TU

Le président américain Barack Obama a désigné vendredi l'ambassadeur Johnnie Carson secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines. Johnnie Carson est non seulement un spécialiste de l'Afrique mais aussi un vétéran du département d'Etat où il était en poste durant 37 années.


Johnnie Carson est également connu pour son engagement dans la lutte contre le sida.(Photo : AFP)

Johnnie Carson est également connu pour son engagement dans la lutte contre le sida.
(Photo : AFP)

Pour s’occuper des Affaires africaines, le président Obama a choisi un expert. Johnnie Carson, qui est afro-américain, a toujours eu une passion pour le continent. Il a commencé par être volontaire du Corps de la paix en Tanzanie avant d’entrer au département d’Etat. Sa carrière de diplomate l’amènera à servir dans six pays africains, dont trois en qualité d’ambassadeur : Kenya, Zimbabwe et Ouganda.

Le peu que l’on sait jusqu’à présent de la politique africaine que Johnnie Carson va mener au nom de la nouvelle administration a été exposé le mois dernier par Phil Carter, qui assurait l’intérim. Il a souligné la volonté de Washington de travailler en partenariat avec les Africains. « Avant les Etats-Unis travaillaient pour l’Afrique, nous voulons maintenant travailler avec », a-t-il dit.

Les quatre priorités sur lesquelles les Etats-Unis veulent se concentrer sont la sécurité - en fournissant aux pays africains la formation, l’équipement, la logistique nécessaires à leur stabilité, comme en République démocratique du Congo, au Libéria ou au Sud-Soudan -, la promotion de la démocratie, l’aide économique, qui ne diminuera pas en dépit de la crise (elle devrait être doublée d’ici à 2012, passant de 5 à 10 milliards de dollars), et enfin la continuation du programme de lutte contre le sida qui est considéré comme l’un des succès de George Bush.

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samedi 14 mars 2009

Document - République démocratique du Congo. Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda doivent comparaître devant la justice

AMNESTY INTERNATIONAL

Déclaration publique

Index AI : AFR 62/001/2009 (Public)

ÉFAI

28 janvier 2009

République démocratique du Congo. Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda doivent comparaître devant la justice

Des poursuites en justice pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis en République démocratique du Congo (RDC)doivent être rapidement engagées après l'arrestation de Laurent Nkunda, a déclaré Amnesty International ce mercredi 28 janvier. Laurent Nkunda doit bénéficier d'un procès équitable excluant le recours à la peine de mort. Si aucun État n'engage de poursuites à son encontre, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a compétence pour le faire. Depuis 2004, le procureur de la CPI enquête sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité en RDC, notamment dans la région de l'Ituri ; il a déjà demandé et obtenu plusieurs mandats d'arrêts.

Laurent Nkunda, ancien dirigeant d'un groupe armé, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), a été arrêté le 22 janvier ; il est détenu depuis dans un lieu gardé secret au Rwanda. Le gouvernement rwandais doit immédiatement apporter des éclaircissements et dire sur la base de quelles accusations et dans quelles conditions il détient Laurent Nkunda, annoncer quelles mesures il a l'intention de prendre pour s'assurer qu'il sera poursuivi et jugé lors d'un procès équitable prévoyant la protection effective des témoins et pour garantir que ses droits seront pleinement respectés.

Les membres du CNDP et des précédents groupes armés dirigés par Laurent Nkunda ont été accusés de crimes de guerre et autres graves atteintes aux droits humains par les Nations unies, ainsi que par des organisations nationales et internationales de défense des droits humains, dont Amnesty International. Parmi ces allégations, on peut citer l'enrôlement et la conscription d'enfants soldats, les homicides illégaux et le viol systématique des femmes et des jeunes filles. Laurent Nkunda fait l'objet d'un mandat d'arrêt international décerné par les autorités de RDC en septembre 2005 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité et insurrection. En dépit de ces multiples accusations, Laurent Nkunda a pu pendant de nombreuses années circuler librement entre sa base située dans l'est de la RDC, le Rwanda et l'Ouganda.

Bien qu'il soit possible que Laurent Nkunda soit extradé du Rwanda vers la RDC, il est peu probable qu'il bénéficie d'un procès équitable en RDC. La justice de RDC se caractérise par le manque d'indépendance de l'appareil judiciaire, notamment des tribunaux militaires devant lesquels Laurent Nkunda comparaîtrait ; actes de torture et mauvais traitements y sont courants en détention, les conditions d'emprisonnement sont inhumaines et la détention prolongée sans jugement est fréquente. Témoins et avocats ne bénéficient pas d'une protection adéquate et font régulièrement l'objet de menaces et d'agressions. La RDC a maintenu la peine de mort. Le gouvernement de RDC doit remédier aux failles de son système judiciaire qui empêchent que des personnes soupçonnées de crimes de guerre ne soient effectivement poursuivies devant les tribunaux nationaux.

La chute soudaine de Laurent Nkunda contraste avec la montée en puissance de Bosco Ntaganda, le nouveau dirigeant du CNDP et ancien chef d'état-major de Laurent Nkunda, qui semble à présent jouir de la pleine confiance des gouvernements de RDC et du Rwanda. Bosco Ntaganda fait l'objet d'un mandat d'arrêt, délivré sous scellés par la Cour pénale internationale en août 2006 et rendu public le 28 avril 2008, pour le crime de guerre d'enrôlement et conscription d'enfants soldats dans la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC, entre juillet 2002 et décembre 2003. Il aurait également été à la tête des combattants du CNDP qui ont tué de nombreux civils lors d'exécutions extrajudiciaires à Kiwanja, dans la province du Nord-Kivu, les 4 et 5 novembre 2008.

Le gouvernement de RDC a l'obligation légale d'arrêter et de remettre à la Cour pénale internationale toute personne dont le nom figure sur les mandats d'arrêt internationaux décernés par la CPI. Malgré cela, le 16 janvier, peu après avoir annoncé qu'il avait déposé Laurent Nkunda pour prendre la tête du CNDP, Bosco Ntaganda est apparu en public à Goma, aux côtés de Célestin Mbuyu Kabango, ministre de l'Intérieur de la RDC et d'officiers supérieurs de l'armée de RDC ; il a déclaré avoir mis fin à la rébellion du CNDP et avoir engagé ses forces dans l'opération militaire conjointe décidée par les gouvernements de RDC et du Rwanda contre le groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). James Kabarebe, chef d'état-major de l'armée rwandaise, était également présent.

À de nombreuses reprises, la justice a été sacrifiée aux intérêts d'un opportunisme politique et militaire en RDC. De nombreux autres personnes soupçonnées d'avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l'humanité occupent à présent des postes élevés dans la police et l'armée de la RDC. L'impunité persistante est l'une des principales raisons pour lesquelles des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité continuent d'être perpétrés à grande échelle en RDC. Ils ne cesseront pas tant que les gouvernements régionaux et la communauté internationale ne feront pas preuve d'un engagement sans équivoque à traduire en justice tous les auteurs présumés de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

NDLR: Nkunda et Ntaganda meritent plus que la prison. Ils sont un danger permanent contre les populations du Kivu. A ce jours ils ont deja tues des millions. La justice internationale doit etre impartiale et aller au-dela des interets politico-economiques des membres du Conseil de Securite. Le probleme va au-dela de Nkunda et Ntaganda. Il faut aussi arreter Kagame; si aujourd’hui il y a un mandat d’arret contre Omar El Bashir, Kagame devrait deja etre inculpe et arrete au regard du nombre de ses victimes en Afrique Centrale.

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mardi 10 mars 2009

Congo-Rwanda: le premier succès diplomatique de Barack Obama

Par Colette Braekman. Commentaires de Thom Turi-Hano.

Avec effusion, des officiers congolais prennent congé de James Kabarebe, le chef d’état major rwandais, hier encore considéré comme l’ennemi numero un. Des journalistes rwandais invités à Goma fraternisent avec leurs collègues congolais. Les deux pays vont échanger des ambassadeurs, normaliser leurs relations. Et surtout, le Rwanda garde en détention Laurent Nkunda, séquestré dans une résidence de Gisenyi, tandis que les Congolais assurent aux combattants hutus qui campent sur leur territoire depuis quinze ans que « le temps de l’hospitalité est terminé » et qu’ils sont bien résolus à les forcer au retour. Même si les opérations ne sont pas terminées, 1300 combattants et 4000 civils ont déjà été rapatriés au Rwanda et chaque jour le HCR enregistre de nouveaux candidats au retour.
Ce virage à 180 degrés, qui permet enfin d’espérer le retour de la paix dans les Grands Lacs, n’a pas fini de surprendre les Européens et il passera peut –être à l’histoire comme le premier succès diplomatique de Barack Obama.
En juillet 2008, les signes annonciateurs d’une nouvelle guerre se multiplient : les hommes de Nkunda se sont retirés du processus de paix, à Kinshasa les Tutsis dénoncent l’exclusion dont ils seraient victimes. Une délégation de la société civile congolaise décide alors de se rendre à Washington et de tirer les leçons de l’échec patent des processus en cours : la « tripartite plus », la « facilitation internationale », la conférence sur la sécurité dans la région des Grands Lacs…
Prenant la température politique des Etats Unis, où les chances de succès d’Obama augmentent, les Congolais prennent alors contact avec le staff du candidat démocrate. Bientôt rejoints par Mgr Maroy, l’archevèque de Bukavu, ils s’entretiennent longuement avec un certain Emmanuel Rahm, qui deviendra chef de campagne puis directeur de cabinet d’Obama, avec John Swain, ancien conseiller politique à l’Ambassade US de Kinshasa, chargé des affaires africaines au Département d’Etat, avec un représentant de l’USAID, sans oublier Howard Wolpe, ancien envoyé spécial de Bill Clinton pour les Grands Lacs. Les représentants de la société civile dénoncent les violences faites aux femmes, la reprise de la guerre qui semble imminente, ils soulignent le pillage des ressources et rappellent que le site de Walikale ne contient pas seulement du coltan, mais qu’on y trouve aussi de l’uranium tandis que la mine de Lueshe contient d’importants gisements de niobium, qu’on appelle aussi « pyrochrore ». Ils soulignent la menace que représenterait une « somalisation » de l’Est du Congo, qui pourrait tomber aux mains d’intérêts mafieux et relèvent que lors de plusieurs interviews, et notamment dans le documentaire de Patrick Forestier : « du sang dans nos portables », sorti en décembre 2007, Laurent Nkunda a déclaré « j’ai des Arabes avec moi »…
Surpris, les Congolais découvrent des interlocuteurs très informés. Emmanuel Rahm leur rappelle que le sénateur Obama, qui suit de près la question déjà envoyé quatre documents au Sénat américain à propos du Congo et adressé une lettre à Condolezza Rice sur la question de la guerre et des violences sexuelles dans ce pays.
Les Américains se disent très préoccupés par deux mouvements qu’ils considèrent comme terroristes, la LRA (armée de résistance du Seigneur) en Ouganda, dont les combattants sont réfugiés dans le parc de la Garamba, et les FDLR (Forces démocratiques pour la libération du Rwanda). Les Congolais les persuadent aussi du danger que représente Nkunda. A l’issue de ces entretiens, ils sont à leur tour convaincus d’un autre impératif : la nécessité de normaliser les relations avec le Rwanda. Ils décident de porter ce message à Kinshasa.
Depuis Bruxelles, Louis Michel plaide dans le même sens, et essaie depuis longtemps de relancer la conférence économique des pays des grands lacs, mais Kigali se tourne vers l’Afrique de l’Est tandis qu’à Kinshasa la méfiance prévaut.
Les réticences des Congolais sont d’autant plus vives que le 28 août, la guerre reprend. Les défaites de l’armée congolaise sont cinglantes, et le 29 octobre, Nkunda menace de s’emparer de Goma. Il en sera dissuadé par le Rwanda, non seulement parce que le président Kagame estime que le général rebelle va trop loin, mais aussi parce que les Américains interviennent. Prendre Goma signifierait d’ailleurs chasser la MONUC et marquerait l’échec cuisant de la Communauté Internationale ! Louis Michel de son côté se précipite à Kinshasa durant le week end de Toussaint, il encourage une rencontre à Nairobi le 07 novembre 2008 , entre deux hommes qui ne se sont plus parlés depuis des mois, les présidents Kagame et Kabila. En présence de plusieurs chefs d’Etat africains, les griefs sont déballés de part et d’autre.
Un processus de négociation entre les autorités congolaises et le CNDP se met alors en place sous la houlette de l’ancien président du Nigeria Olusegun Obasanjo, appuyé par l’administration Bush, et par Benjamin Mkapa, l’ancien président tanzanien soutenu par l’Union africaine. Les Congolais découvrent que parmi les conseillers de ces deux hommes figurent des personnalités qui ont été impliqués dans le processus de paix au Sud Soudan, qui mènera probablement à l’indépendance de la province. Au cours des négociations, il est question de révision des frontières et d’un changement de constitution. Les exemples du Sud Soudan, de Zanzibar, voire du Kosovo sont régulièrement cités. Le président Kabila fait savoir à ses émissaires que, s’il accepte de discuter des problèmes du Kivu, et en particulier des Tutsis, il n’est pas question de toucher à la Constitution, aux institutions de la république et encore moins aux frontières du pays.
Pendant que les rounds de négociation se poursuivent à Nairobi, encouragées par les Européens, une autre diplomatie s’active dans les coulisses. Les Américains insistent, ils rappellent que depuis deux ans au moins ils ont déclaré que les seuls à pouvoir « faire le sale boulot », c’est-à-dire inciter les FDLR à quitter le Congo, ce sont les Rwandais eux-mêmes car eux seuls en ont la motivation et les moyens.
A ce même moment, rappelons que les Angolais, pressentis pour intervenir au Kivu, se défilent tandis que les Européens tergiversent et renonceront finalement à envoyer une force intermédiaire qui permettrait d’attendre les 3000 hommes qui doivent venir en renfort pour la Monuc.
Plus que jamais, les Américains plaident en faveur d’ un rapprochement entre Kagame et Kabila, un langage que tient également Louis Michel.
Dès le lendemain de son élection, Obama appelle les deux chefs d’Etat. Son message est clair : une solution doit être trouvée, de préférence avant son investiture. Il faut mettre fin au problème des FDLR qui empoisonne la région depuis quinze ans, il faut aussi mettre la LRA hors d’état de nuire.
Reste alors à activer une diplomatie secrète entre les deux capitales ; du côté congolais, le général John Numbi, un homme de confiance du président, est à la manœuvre et se rend plusieurs fois à Kigali, à la tête de très discrètes délégations, surtout composées de Katangais, dont Katumba Mwanke.
Quant à Kagame, il envoie à Kinshasa son chef d’état major, James Kabarebe, qui s’entretient longtemps avec un Joseph Kabila qu’il connaît depuis 1996.
A la surprise de Kinshasa, James, au lieu d’aborder tout de suite la question des FDLR, explique le souci que Laurent Nkunda représente pour Kigali : il mène campagne dans les camps de réfugiés congolais au Rwanda, flirte avec la francophonie, critique les anglophones du Rwanda et attire sur Kigali les foudres de plusieurs pays (Pays Bas, Norvège, Suède) qui menacent de suspendre leur coopération tandis que les Britanniques eux-mêmes exercent de sérieuses pressions.
Une double décision est prise alors : entamer une opération conjointe pour provoquer le retour des combattants hutus, mais surtout neutraliser Laurent Nkunda. Un interlocuteur rwandais nous confirme « le sort d’un individu ne pèse pas devant les raisons de deux Etats. »
Reste à convaincre les officiers du CNDP. Le général Bosco Ntaganda est « retourné », car une vieille rivalité oppose cet homme originaire du Masisi à Laurent Nkunda qui est de Rutshuru. James Kabarebe pèse dans la balance : il convoque l’état major du CNDP, et déclare en swahili « vous allez signer, suivre Bosco. Sinon, le jour où vous me chercherez vous ne me trouverez plus… »Chacun comprend que c’est une question de vie ou de mort et l’état major bascule.
Après s’être entretenu avec James, Kabila prend une décision à hauts risques politiques : il laissera entrer l’armée rwandaise sur le sol congolais et cela avant l’investiture d’Obama. Le 19 janvier, veille de l’expiration de l’ultimatum américain, les premières unités de l’armée rwandaise passent la frontière à Kibumba et Kibati. Leur mission officielle est la traque des FDLR. Mais auparavant elles ont un autre objectif à atteindre : neutraliser les trois bataillons demeurés fidèles à Nkunda, dont l’un est composé de démobilisés du Burundi.
Lorsque les troupes rwandaises arrivent au Kivu et font leur jonction avec les hommes commandés par le général Numbi, les derniers fidèles des Nkunda comprennent qu’ils n’ont pas le choix : ils rejoignent les forces coalisées et sont immédiatement envoyés en opération.
Au même moment, l’armée congolaise, dans le Nord du pays, est engagée dans une opération similaire avec l’armée ougandaise, contre les rebelles de la LRA.

Les conséquences de ce retournement inouï de la donne sont immédiates : signature de la cessation de la guerre, récupération des territoires anciennement sous contrôle du CNDP. Entre temps, les négociations de Nairobi sont « délocalisées » à Goma, la nouvelle direction politique du CNDP ayant déclaré vouloir traiter directement « entre Congolais » avec le gouvernement, sans « interprètes » ; la Monuc et les autres instances internationales sont prises de court, n’ayant pas été « consultées » lors de la prise des décisions. Alors que durant des mois les médiateurs et autres facilitateurs internationaux ont rencontré sans broncher Laurent Nkunda et son chef d’état major Bosco Ntaganda, ils s’avisent soudain que ce dernier est visé par un mandat d’arrêt international et boycottent les réunions où assiste celui qui facilite l’intégration du CNDP dans l’armée et la fin des hostilités; la facilitation internationale se plaint d’avoir été court circuitée et Obasanjo qui se voyait sans doute en place pour plusieurs années proteste jusqu’à New York… Entretemps à Kinshasa, la classe politique se divise et une crise au sein de l’AMP prend des allures inquiétantes à cause des déclarations faites par le Président du Parlement Vital Kamerhe le jour où les troupes rwandaises sont entrées au Congo, il n’accepte pas de ne pas avoir été informé d’une opération qui, pour réussir, devait obligatoirement demeurer secrète.
Désireux d’apaiser une opinion échauffée, le Président Kabila informe les responsables des institutions, et, alors que ce n’ est pas dans ses habitudes, rencontre à Kinshasa la presse nationale et internationale, l’informant des tenants et aboutissants du processus en cours…Désireux de faire comprendre la nouvelle donne aux populations de l’Est, violemment hostiles à l’entrée de l’armée rwandaise, le président accorde, en swahilli, une longue interview, au micro de l’Abbé Jean Bosco BAHALA, président des Radios communautaires du Congo,un des acteurs-clé, avec l’Abbé Malu-Malu, du processus de paix.

Depuis lors, les troupes du CNDP sont pratiquement intégrées dans les FARDC, les autres Groupes armés ont décidé de rejoindre sans atermoiement le processus, les troupes rwandaises ont été raccompagnées à la frontière aumilieu d’une foule très chaleureuse, Kabila et Museveni se sont rencontrés à Kassindi, à la frontière entre le Congo et l’Ouganda.
Désormais, on n’attend plus que la signature à Goma de l’Accord Global entre le Gouvernement, le CNDP et le Groupes Armés, ainsi que la réouverture de la CEPGL et des Ambassades entre le Rwanda et la RDC. Pour couronner le tout, les Etats-Unis viennent de promettre au Congo une aide impressionnante, qui dépasse de loin les budgets européens…
Si le président Obama fait escale à Kinshasa lors d’une prochaine tournée africaine, on peut déjà imaginer l’accueil qui lui sera réservé…

NDLR: Le blog de Colette Braekman d’ou nous nous avons tire cette analyse est fermee aux commentaires. Notre blog est ouvert aux commentaires.

Avec Barack Obama, il y a certainement un espoir de paix en Afrique et dans les Grands Lacs en general. Seulement il est tres difficile de connaitre jusqu’ou il peut aller. Va-t-il fermer les yeux sur les crimes de Kagame et le FPR comme il le fait pour Bush, meme si on ne peut pas mettre sur le meme pieds d’egalites Bush et Kagame? Ou va-t-il suivre la logique utilisee pour inculper Omar el Beshir? Une chose est vraie, a Kigali on doit hair la nouvelle administration americaine.

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